Plus de 3000 avis sur Choisirunmedecin : un bilan… !

Le digital offre de nouvelles possibilités pour exploiter des domaines jusque là préservés par des Instances juridiques et éthiques dont la santé fait partie. Les plateformes de notations des médecins, aussi controversées soient-elles, permettent tous les jours aux usagers de choisir librement un praticien en tenant compte du bouche-à-oreille numérique. D’un point de vue “pratique”, ces annuaires participatifs ne sont cependant efficaces que si de nombreux usagers jouent le jeu du témoignage argumenté, autour des critères d’évaluation proposés. La quantité des avis permet en effet d’améliorer la représentativité de la notation et d’éviter le biais de “fausses réputations”. Avec plus de 3000 avis, huit disciplines “représentatives” (entre 100 et 450 avis chacune), trois catégories comptabilisant plus de 50 avis, Choisirunmedecin.com propose d’établir son bilan et des conclusions pour la suite…

Un premier niveau de lecture

Validité des avis, témoignages et commentaires

Rappelons que la modération des commentaires ne laisse place à aucun jugement sur la pratique et les compétences professionnelles d’un médecin, ni propos à caractère diffamatoire et/ou injurieux. Tous les témoignages pris en compte respectent donc l’engagement éditorial et éthique de la plateforme.

Qu’il soit positif ou négatif, un avis doit pouvoir informer d’autres patients sur

  • des critères “subjectifs” :
  1. Confiance ressentie lors d’un premier contact par exemple
  2. Sympathie estimée à partir de la qualité d’accueil et d’écoute du praticien
  3. Degré de clarté des informations médicales émises et reçues en consultation
  • des critères plus “objectifs” :
  1. Délai d’attente pour un RDV
  2. Ponctualité
  3. Desserte
  4. Stationnement
  5. Etat des locaux (vétusté, hygiène, accessibilité au handicap…)

Les pratiques les plus représentées sur choisirunmedecin.com

Huit disciplines au coeur des échanges

  1. Dentiste (463 avis) – 5,83/10
  2. Médecin généraliste (292 avis) – 5,88/10
  3. Dermatologue (257 avis) – 5,3/10
  4. Gynécologue (222 avis) – 5,82/10 et
  5. Ophtalmologue (222 avis) – 4,51/10
  6. Psychiatre (205 avis) – 5,96/10
  7. Pédiatre (156 avis) – 5,65/10
  8. Ostéopathe (130 avis) 7,84/10

 

Des critères subjectifs très “impactants”

La notation du trio “confiance-sympathie-clarté”, dont l’appréciation dépend de chaque sujet, est inférieure à la moyenne de la discipline concernée.

Ce résultat est valable pour l’ensemble des 8 disciplines précédemment citées, sauf l’ostéopathie, dont les notations “subjectives” de confiance, de sympathie et de clarté sont au-dessus de la moyenne des 130 avis collectés dans ce “groupe”.

 

Ostéopathe confiance 8,01/10 sympathie 8,15/10 clarté 8,11/10 (moyenne des 8 critères : 7,84/10)

 

Des pratiques sous-représentées mais “exploitables”

Au-dessous d’une centaine d’avis, il est difficile de prendre en considération les résultats de la notation (problème de représentativité du groupe de témoins par rapport à l’ensemble des avis de la population).

Cependant, trois autres disciplines peuvent rentrer dans ce bilan :

Psychologue (76 avis) 6,93/10

Kinésithérapeute (73 avis) 6,52/10

ORL (70 avis) 5,42/10

 

 

Bilan et pistes de réflexions

Côté usage

Les avis les plus nombreux sont donnés pour les dentistes et les généralistes, en cohérence avec la prévalence de recherches d’informations sur ces pratiques les plus courantes.

 

La plateforme, en affichant (et en pondérant) les avis des patients reflète finalement les besoins de ceux qui cherchent les informations.

 

Le modèle numérique n’est pas toujours une menace, un piège ou un danger : il offre de nouvelles façons de faire des choix, de participer à des communautés d’usagers, de faire évoluer la relation médecin-patient…

 

 

Vers une relation de confiance…

  • Comprendre son médecin

 

Si les critères extérieurs à la relation avec les médecins sont plutôt bien notés, les patients notent unanimement un défaut de clarté du praticien dans la consultation.

 

Seuls les ostéopathes (8,11/10 – 130 avis) et les psychologues (6,39/10 – 76 avis) se démarquent sur ce thème.

 

Les ophtalmologistes, quant à eux, n’ont pas convaincu les témoins par la clarté des informations transmises en consultation (clarté 3,36/10 – 222 avis).

  • Changer de point de vue

 

Même si les avis sur la plupart des médecines alternatives sont peu nombreux, les résultats des notations montrent une tendance supérieure face aux médecines conventionnelles :

 

Acupuncteur 30 avis – 6,48/10 (confiance 6,20/10 clarté 5,83/10)

Homéopathe 33 avis – 6,28/10 (confiance 6,09/10 clarté 6/10)

 

Les patients accorderaient donc davantage de confiance aux praticiens des médecines dites “douces”, et au travers desquels ils semblent y voir plus clair…

 

… Cependant, la représentation de ces pratiques dans l’esprit des patients de “l’alternatif”, est probablement idéalisée. La notation de ces consultations indique-t-elle le degré de confiance, de sympathie ou de clarté du professionnel dans sa pratique, ou bien mesure-t-elle, au fond, l’indice de confiance accordé par ces patients, à des domaines dont l’expertise scientifique reste sujette à débat… ?

 

L’interprétation des chiffres montre ainsi ses limites, dès lors que le comparatif devient lesté par des différences de pratiques, l’idéologie des usagers et la méthodologie scientifique.

Conclusions… ?

 

Malgré une forte représentativité (463 avis), la notation des dentistes reste supérieure à celle des dermatologues et gynécologues, dont l’échantillon de témoins est pourtant divisé par deux. L’hypothèse du témoignage ou de la notation systématiquement négative semble donc invalidée. L’appréciation qualitative d’un avis demeure de toutes façons subjective, elle aussi…

 

C’est bien cette part de subjectivité dans les notations (et la représentativité) qui limite les conclusions, tout en permettant des ouvertures et des tendances. Mais, pour que ces échanges d’avis soient encore plus fiables, il faudra attendre que cette pratique s’implante dans l’esprit du plus grand nombre, et/ou peut-être aussi, que certains médecins (et l’Ordre) franchissent un pas dans l’acceptation d’une relation moderne avec les patients…

 

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