DEPRESSION: EVEN, bientôt porte parole des scientologues ?

Comparer un éminent professeur de médecine au disciple d’une secte. Lui qui parle des antidépresseurs avec tant de courage. Désolé pour ceux qui en seront heurtés.

Ce titre accrocheur justifierait même probablement une attaque pour diffamation.

Mais le blog de choisirunmedecin est si discret. Nul doute qu’il n’ira pas même chatouiller la victime présumée.

Malheureusement, il faut parfois se résoudre à utiliser les mêmes astuces publicitaires que celles du média étudié ! Prix à payer pour tenter d’être également (un peu) entendu.

Enfin, si une erreur est commise dans un texte, sa portée augmente avec le nombre des lecteurs. D’où la responsabilité de ceux qui ont les organes de presse qui leur font échos.

Les professeurs Even et Debré repartent en guerre contre les lobbys pharmaceutiques. Ils publient un nouveau livre:

« Le Guide des antidépresseurs ».

Dans son dernier numéro1, Le Point interviewe le premier des deux compères.  Le message délivré aux patients mal-traités est ainsi mis en lumière. 

Dans l’article, le journaliste alterne entre les informations qu’il retranscrit lui-même, et celles recueillies auprès du Professeur Even en entretien. Les prises de parole du médecin sont rédigées en italique. Nous allons nous efforcer d’accréditer (ou pas) chacune des assertions contenues dans l’article, indépendamment de l’auteur qui s’en prévaut. Ce qui nous importe est d’évaluer la pertinence des idées rédigées. Pas de désigner le coupable d’éventuelles désinformations.

 

VALEUR DU TEXTE

En préambule, effectuons un rapide recueil de critères utiles pour évaluer le niveau crédit à accorder au texte du Point.

Le média

Il s’agit d’un média généraliste.

Pas question de se satisfaire de cet argument pour en dénigrer le contenu. Le Point est réputé comme un journal sérieux, à large diffusion. Il est bien évident que les lecteurs ne peuvent pas aller consulter directement les études scientifiques internationales. L’utilité des médias de masse est indéniable. Impossible, donc, d’écarter « par principe » la pertinence du présent texte. L’analyse critique de son contenu se confirme toutefois formellement nécessaire.

 

Les sources

Média spécialisé et/ou de masse, rien ne justifie qu’un texte engagé s’exonère de mentionner les références, sensées étayer les propos tenus. Ce n’est pourtant pas le cas ici. Peut-être parce que le journaliste considère le livre des troublions Even et Debré, comme LA référence en question.

L’hebdomadaire titre d’ailleurs en couverture:

Exclusif. Le livre référence des professeurs Philippe Even et Bernard Debré.

Rien de plus logique à se dispenser de délivrer les sources et références sur lesquelles reposent les messages délivrés. Tout reposerait sur le nouveau testament des professeurs.

Notre exercice va donc consister à rechercher les publications scientifiques susceptibles de conforter ou contredire les révélations du Pr Even.

 

Les auteurs

Jean-Louis DEBRE

Inutile de s’attarder sur le statut d’urologue du Pr Debré. Il s’agirait de tirer à nouveau sur l’ambulance (cf texte sur le crash de la GermanWings). L’interview est ici menée auprès du Pr Even, seul, qui plus est.

Toutefois, le jour où un psychiatre vous promettra « toute la vérité » sur le cancer de la prostate et son traitement… méfiez-vous !

 

Philippe EVEN

Quid du curriculum vitae du Pr Even: Que trouve-t’on dans sa fiche Wikipédia ? (pas de sarcasme, Wikipédia est une source d’informations tout à fait respectable).2  Médecin pneumologue français, né en 1932, puis: 3

  • Une succession de titres honorifiques et de postes hospitalo-universitaires de premier ordre.
  • Une spécialité de médecine interne qui lui permit de rester au contact des différentes spécialités médicales. La cardiologie et la pneumologie semblent avoir été ses orientations de prédilection, cependant.
  • Des qualités de scientifique, aguerri à la démarche expérimentale. Familiarisé avec la recherche fondamentale comme l’atteste sa carrière de directeur d’unités de recherches.
  • Il serait réputé pour « son franc-parler et ses prises de position  à contre-courant« . La Revue Prescrire l’aurait ainsi défendu, suite à une sanction du Conseil de l’Ordre. La rédaction le qualifia alors de « quelqu’un de convaincu » … Probablement, un compliment pour son auteur. La pire des disqualifications pour tout défenseur de la zététique* (Art du doute et de la démarche hypothético-déductive)

Restons honnêtes. Un tel pédigrée devrait suffire à valider de facto les allégations tenues par cette sommité du monde médical. Oser un regard sceptique dénoterait d’un penchant masochiste pour le superflu… ou d’un incorrigible rationalisme. Espérons que la seconde hypothèse se confirmera comme légitime dans les lignes qui suivront.

Une homme éminent, donc. Reconnu par ses pairs, à quelques dérapages près. D’ailleurs, quelques bémols paraîtraient justifiés si ils ne risquaient de tomber sous le coup de l’argument discriminatoire ou politiquement incorrect:

  • Pourquoi Mr Even a-t’il attendu d’avoir 85 ans pour médiatiser de telles prises de positions ? AGISME !!
  • La démarche qui vise à faire passer ces homologues (autres professeurs agrégés en fonction) pour des naïfs (au mieux) ou des malhonnêtes (au pire) est-elle acceptable ? CORPORATISME !!
  • Quel impact attendre pour la Santé Publique de la publication d’un tel ouvrage ? Un bénéfice pour la prise en charge des dépressions en population générale ? Plutôt l’aggravation de la défiance populaire envers la médecine – fond de commerce des guérisseurs de tout bord ? CONFORMISME PEUREUX !!

Il semble exister différents sujets médicaux sur lesquels la posture de Monsieur Even ne fait pas consensus parmi ses pairs finalement:

  • il plaiderait pour l’innocuité du tabagisme passif,
  • minimiserait le rôle du cholestérol sur les maladies cardio-vasculaires,
  • soupçonne l’industrie pharmaceutique de créer des fausses maladies qui n’existent pas.

Le titre de l’ouvrage starifié

Avant d’aborder l’analyse de fond de l’interview, une rapide remarque sur le titre du livre:

Antidépresseurs, dépression: le guide. Selon la rédaction du Point, il « nous aide[rait] à faire le point entre 4 catégories de médicaments. »

 

Les auteurs ne vont donc pas uniquement traiter des antidépresseurs, mais des psychotropes dans leur ensemble.

Pourquoi alors entretenir une telle confusion entre des dénominations distinctes ? L’amalgame complique déjà largement la tâche des prescripteurs. Le terme antidépresseur aurait-il été jugé plus « porteur » que celui de psychotrope, plus abscons ?

 

 

LE TEXTE A LA LOUPE

 

Les Antidépresseurs

Par le journaliste

Ils « stimulent » le cerveau en y augmentant les concentrations de sérotonine seule ou également de noradrénaline et de dopamine. Ils sont l’inverse des calmants et des anxiolytiques.
L’entrée en matière

Aïe. Ca commence mal. La première phrase est acceptable comme simplification journalistique. En revanche, décrire les antidépresseurs comme « inverse des calmants et des anxiolytiques » n’est plus de la vulgarisation approximative. C’est totalement faux.

Cette caricature a l’avantage de tordre le cou à une confusion condamnable entre les antidépresseurs et les anxiolytiques. Si c’est l’objectif de l’auteur, il est louable. Mais pas à n’importe que prix !

Les mécanismes d’action des antidépresseurs et des anxiolytiques ne sont pas comparables … et donc pas modélisables comme inverse.

Certes, les antidépresseurs ne sont pas sensés engendrer de somnolence. De là, à les présenter comme des boostants … laisser supposer qu’on parle d’amphétamines… C’est de la désinformation. Celui qui tenterait de s’énergiser par des prises ponctuelles de Prozac®, sera très déçu. Il fera aussi bien de continuer à recourir à son placebo habituel. De même, les dealers mal inspirés qui s’essaieraient à la revente d’antidépresseurs feront vite banqueroute !

Au delà de cette question sémantique, les anxiolytiques et les antidépresseurs partagent des indications communes: les troubles anxieux4. On est bien loin d’un « inverse [aux] calmants ». Le risque addictif et le mauvais profil de tolérance des anxiolytiques n’en font pas des traitements au long cours. Différence essentielle avec les antidépresseurs.

Nous pourrions énumérer tout une liste de caractéristiques qui distinguent (ou rapprochent) ces 2 familles pharmacologiques. Mais jamais, pour autant, jusqu’à les considérer comme des opposés.

Pourquoi cette erreur ?

Au mieux, pour contrecarrer une idée fausse, trop répandue. Ne pas mettre anxiolytiques et antidépresseurs dans le même panier.

Le journaliste se serait ainsi  laissé emporter à écrire l’extrême inverse ? Mais cette caricature est largement aussi erronée que la confusion qu’il souhaitait démentir initialement.

Cet exemple, résumerait-il le sophisme* général qui sous-tend les objectifs louables de Philippe Even ?  

Et si Le Point était contaminé par le virus Paralogica* dont semblerait souffrir le professeur ?

 

Par le Professeur

Les bons points
Trois antidépresseurs efficaces et sûrs 

« Si j’avais un malade à traiter, très bêtement, je prescrirais du Prozac, du Deroxat ou du Zoloft, parce que je les connais, parce qu’on en a une grande expérience dans la vie réelle. »


C’est donc le médecin qui s’exprime. Difficile de lui donner tort, ici. Pourtant, cette opinion ne repose pas sur des données scientifiques consensuelles. Des méta-analyses ont mis en évidence une supériorité d’efficacité du seroplex +/_ du zoloft comparés aux autres5,6. Les auteurs  reconnaissent néanmoins des biais méthodologiques dans certaines études et l’implication de la firme pharmaceutique dans le plus grand nombre d’entre elles.

Attribuons le bénéfice du doute au professeur Even et appliquons le principe de précaution pour les patients.

Considérons une équivalence d’effet parmi des antidépresseurs dits « inhibiteurs de la sérotonine ». Les mêmes mécanismes d’action pharmacologiques.. Des différences d’évaluations selon les années qui reposeraient sur l’intérêt commercial qu’ils représentèrent l’un après l’autre. Idem concernant les effets secondaires (mineurs) qui traduiraient le plus souvent un effet de classe.7 Il existe quelques distinctions que nous ne détaillerons pas ici (sevrage, prise de poids, sédation…) Visiblement, c‘est également le choix du professeur Even dans son Guide: faire du grosso modo.

Quand il faut choisir un  traitement parmi plusieurs équivalents, la pratique médicale recommande de privilégier les molécules pour lesquelles on dispose du maximum de recul et du plus large échantillon de prescriptions.

Monsieur Even, ok.  On souscrit à votre tendance « à traiter, très bêtement« (sic) !

En revanche, ne laissez pas croire qu’il y a consensus sur le sujet parmi les scientifiques. Pourtant, tous ne sont pas des imbéciles corrompus.

 

Les mauvais points
Ceux qui sont inutiles et dangereux 

« J’éviterais complètement les antidépresseurs de Servier, par principe, mais pas seulement. Arcalion, Stablon et Valdoxan sont non seulement inefficaces, mais aussi dangereux. J’écarterais les récents de Lundbeck comme Brintellix, Seroplex et Seropram. D’abord parce que c’est un laboratoire de copieurs, ensuite parce que ces médicaments n’ont aucune supériorité. Parmi les antidépresseurs plus récents, j’éviterais aussi Cymbalta et Effexor, car ils n’apparaissent pas plus efficaces, présentent plus d’effets secondaires désagréables et sont trois fois plus chers que les plus anciens. »

C’est cette partie qui va intéresser le lecteur. Et pour cause, elle comporte le terme « dangereux », astucieusement associé à la notion d’inutilité. Belle amplification rhétorique du risque médical !

 

Servier le méchant

Que dire d’un grand scientifique qui ne rechigne pas à faire usage d’un argument de principe… Servier est en ligne de mire. Est-ce dire que pour Monsieur Even, parmi le lobby pharmaceutique assoiffer de gains, certains seraient plus vertueux que d’autres ? Un laboratoire éclaboussé par un scandale portant sur un de ses produits justifierait que les patients se détournent de l’intégralité des médicaments commercialisés par cette firme ? Jetons un oeil sur les médicaments estampillés Servier: (sources Prescrirehas-sante.fr)

  • Arcalion® … n’est pas un antidépresseur !… mais n’a pas sa place pour autant dans la pharmacopée…
  • Stablon® est vendu comme antidépresseur « atypique » … le niveau d’efficacité est inférieur à celui des sérotoninergiques et il réussit la prouesse d’exposer à un risque de dépendance…
  • Hyperium®… anti-hypertenseur dont le niveau de remboursement a été revu à la baisse (30% … même niveau que l’homéopathie… hum)
  • Daflon®, Vastarel®… au mieux des placebos…
  • Trivastal®… un anti-parkinsonien parmi d’autres… avec toutes les réserves qui s’imposent sur les effets secondaires parfois graves… pour lequel le laboratoire s’évertue depuis 20 ans à tenter d’élargir les indications de leur traitement à d’autres maladies… chaque fois refusé par la Commission de transparence de l’HAS.

Rem. Il faut noter que l’intégralité des avis de l’HAS sont consultables directement via le site www.servier.fr

Difficile de défendre Servier cependant…

Monsieur Even n’a peut-être pas totalement tort malheureusement.  On a parfois raison, même avec des arguments erronés.

 

Lunbeck le copieur

L’argument suivant s’avère d’une indigence encore supérieure quand le professeur étrille Lundbeck: « c’est un laboratoire de copieurs » On n’ose imaginer quel processus neuro-cognitif conduit un brillant savant à réinvestir un vocabulaire de cours de récréation.

Le pire, c’est qu’il existait des arguments recevables:

  • Seropram® et Seroplex® induisent des troubles du rythme pour un bénéfice identique à leurs concurrents.8
  • Brintellix® possède un mécanisme d’action distinct des autres, pour lequel nous n’avons pas de recul.

 

Idem que pour Servier. Even semble délivrer un conseil qui n’est pas totalement injustifié.

Le problème réside encore dans les mauvaises raisons invoquées. Mais ce n’est pas ce qui importe le plus au lecteur.

 

Les antidépresseurs sérotoninergiques ET noradrénergiques
Inutiles ?

Il s’agit de juger de l’intérêt du Cymbalta® et de l’Effexor®. Le professeur reprend alors simplement la position de la revue Prescrire à leur égard : « pas plus efficaces et plus d’effets secondaires » … Il est vrai que rien de révolutionnaire ne ressort de la double action de ces antidépresseurs.9

Certes. Mais pourquoi oublier de préciser que certaines dépressions peuvent néanmoins y répondre favorablement après avoir résisté aux précédents ?10 Cette différence viendrait du fait qu’ils agissent sur la noradrénaline, en sus de la sérotonine.

Tout principe actif se caractérise par un effet thérapeutique spécifique, mais également par des effets secondaires spécifiques. Rien d’étonnant à ce qu’ils ajoutent donc un risque d’hypertension artérielle à la liste partagée avec leurs camarades (sérotoninergiques exclusifs).

Quand une Lapalissade est présentée comme une information scientifique de haut niveau…

Bon courage au psychiatre qui tentera d’initier un traitement par Effexor® à son patient déprimé sévère, après échec du précédent traitement correctement conduit. Si ce-dernier a lu le « Guide » d’Even et Debré, ça va être compliqué. Il remerciera ses confrères !

Chers ?

N’oublions pas l’argument du coût, invoqué par le professeur. Trois fois plus chers que les anciens ! (dixit) Une simple recherche dans la banque de donnée Claude Bernard:

  • Venlafaxine 75 mg (générique de l’Effexor®) 0,23 euros par unité;
  • Sertraline 50 mg (générique du Zoloft®) … 0,23 euros par unité !

Alors, mensonge ou coquille de la part de notre illustre médecin ? Ne doutons pas que ses fans lui accorderont le droit de ne pas être infaillible.

 

Les autres médicaments

Et oui, c’est la surprise des chefs ! Le Guide touristiques des antidépresseurs ne traitent pas seulement des antidépresseurs. Il aborde également les autres psychotropes. Ceux qui n’ont pas d’indication reconnue dans la dépression.

Ne nous plaignons pas. Il est rare qu’un manuel apporte plus que ce qu’il promet initialement dans son titre.

Tentons de passer plus rapidement en revue les jugementss portées par Even sur ces psychotropes. Ils ne sont pas des antidépresseurs, rappelons le.

 

Les neuroleptiques

Ces tranquillisants majeurs (par rapport aux anxiolytiques) sont utilisés dans le traitement d’affections psychiatriques comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires 

A réserver aux psychoses 

« Tous ces médicaments, théoriquement réservés aux psychoses caractérisées, sont de plus en plus utilisés, sans le moindre argument scientifique, dans les dépressions et les douleurs chroniques, ce qui a décuplé leur marché depuis quinze ans et multiplie les complications, obésité au premier rang. » 


A bannir : le Zyprexa (olanzapine) 

« Prescrire ne lui accorde aucune supériorité sur les autres psychotropes, mais notre Haute Autorité de la santé considère qu’il apporte un progrès “important”. Or, selon le New York Times, ses échecs et ses effets secondaires ont été masqués. Autorisées pour les grandes psychoses – schizophrénie, bipolarité, délires maniaques –, ses prescriptions ont été étendues aux dépressions majeures résistant aux antidépresseurs, puis à toutes les dépressions et, sur la base d’une étude de Yale, à la prévention des psychoses chez les jeunes qui n’en présentaient encore aucun signe. Pour ces dérives, Lilly, qui encaissait entre 4 et 5 milliards de dollars par an avec ce blockbuster, a été condamné à une amende de 1,4 milliard de dollars, puis à 1,5 milliard à la suite de la plainte de 27 000 patients victimes de surpoids et de diabète (le Zyprexa entraîne en effet un gain de poids de 11 kilos en moyenne). » 

 

Ce qui est vrai
  1. La schizophrénie et le trouble bipolaire de l’humeur sont les seules indications reconnues des neuroleptiques.
  2. Certains ont obtenus une indication élargie: chez l’enfant moyennant des restrictions strictes mais trop souvent oubliées des prescripteurs: troubles du comportement de l’enfant, présentant un trouble autistique, avec déficit cognitif (QI ‹ 80) sur une durée de prescription limitée dans le temps.
  3. Les autres prescriptions se font hors A.M.M*. Cela ne signifie pas forcément que leur usage est inutile ou irresponsable, mais qu’il ne dispose pas (encore ?) d’une reconnaissance par les instances sanitaires dans ces indications annexes.
  4. Les neuroleptiques exposent à des effets secondaires relativement importants: prise de poids, tremblements, rigidité des membres, hypersalivation ou hyposalivation, hyperglycémie (risque de diabète), ralentissement intellectuel, hypertriglycéridémies, hyperprolactinémie, AVC chez la personne âgée, trouble du contrôle des impulsions (pour l’aripirpazole), allongement du QTc, neutropénie… Ces effets secondaires sont susceptibles de survenir avec tous les neuroleptiques, seule leur fréquence d’apparition et leur intensité varie.
Ce qui est faux
  1. Haro sur le Zyprexa® ? Pourquoi lui en veut-il plus qu’aux autres ? Le message qu’il veut transmettre serait-il que les autres anti-psychotiques de la même famille sont préférables ? Aucune étude ne permet de conclure formellement à ce sujet.11,12 Si le Pr Even en possède une… vivement qu’il la révèle.
  2. Zyprexa dans le viseur: notre H.A.S lui attribue un « apport important ». Oui. Mais traiter les psychoses ! Maladies chroniques aux conséquences graves. Au même titre que les autres Risperdal®, Abilify® … et même que le bon vieux Haldol®… Even aurait-il une rancoeur particulière envers les laboratoires Lilly ?
  3. Il existe des prescriptions utiles de neuroleptique sur la dépression. Il s’agit de faibles doses prescrites en association à l’antidépresseur pour en potentialiser l’effet.13,14 Affirmer l’inverse exposerait les dépressions sévères résistantes à ne pas être correctement traitées et les psychiatres compétents à passer pour des imbéciles vis-à-vis de leurs patients.
  4. Ce n’est pas dans la dépression, ni sur les douleurs chroniques que les surpresciptions de neuroleptiques sont les plus importantes. C’est dans le cas de troubles anxieux et du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité.15

C’est chez l’enfant que les usages injustifiés de neuroleptiques sont susceptibles de constituer le véritable scandale des années à venir.16 Des chercheurs (des vrais) tentent déjà de tirer le signal d’alarme. Leurs voix se perdent malheureusement dans le brouhaha de lanceurs d’alerte plus médiatisés… Ces troubles pédo-psychiatriques possèdent des traitements efficaces et reconnus. Raison de plus de ne pas attiser de crainte irraisonnée vis-à-vis d’eux. Les antidépresseurs (tiens, tiens) sont utiles chez pour TOCs de l’enfant17 et les psychostimulants améliorent probablement le futur de certains enfants.18 Tout est une question de juste de mesure entre la surmédicalisation de la société et le sous-diagnostic coupable. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain !

Ce qui est discutable
  1. Malvenu de surfer sur les indemnisations de patients obtenus lors de procès conduits contre l’industrie pharmaceutique pour des effets indésirables attribués aux traitements incriminés. Là encore, il semble que la mémoire de Monsieur Even lui fasse défaut. Aurait-il oublié ses propres déboires suite aux études qu’il menât sur la cyclosporine ? Selon Wikipédia, il persisterait pourtant encore à plaider pour l’utilité de ces essais dans le traitement du SIDA. Ce, en dépit des décès qui furent déplorés. Professeur Even: adepte du « deux poids deux mesures » ?

Malheureusement, l’histoire de la justice est jonchée de patients non indemnisés alors que leur trouble était bien imputables au traitement pris. D’autres personnes auraient obtenu « gain de cause » alors qu’on découvrit plus tard que le lien avait été reconnu à tort.19

Attention Monsieur Even, trop de populisme peut nuire à la popularité.

 

Les anxiolytiques

Les benzodiazépines
Essentiellement les benzodiazépines (BZD). Leur durée d’action varie de quatre à trente-six heures, faisant des uns des hypnotiques d’action brève (Stilnox, Imovane...), des autres des anxiolytiques d’action prolongée (Lexomil, Témesta, Xanax, Valium...). 

Avec modération 

« Les hypnotiques, oui, mais en discontinu, deux ou trois jours par mois, une semaine au maximum. Les anxiolytiques, de une à quatre semaines, 2 ou 3 fois par an. Jamais plus, pour éviter tolérance, surdose, dépendance et sevrages difficiles. »
Quelques approximations mineures

L’essentiel est juste.

Pour les hypnotiques, certains auront le droit de trouver Even clément(!). Les somnifères induisent artificiellement un état de sommeil en en détériorant la qualité de l’architecture20. Ils augmentent le risque d’apnées du sommeil21. Leurs effets secondaires principaux sont des somnolences (au delà même de la demi-vie d’élimination du traitement). Leur recours participe au cercle vicieux infernal de l’insomnie.

Un traitement qui dégrade la qualité du repos. Qui rend moins alertes les lendemains des prises. Qui aggravent le processus pathologique de l’insomnie… On serait en droit de dire « non » (tout court).

Pour les anxiolytiques, le professeur serait-il un peu trop « anxieux » ?! Certes, ces molécules ne sont pas dénuées de potentiel addictif mais en réduire l’indication à « 1 à 4 semaines maximum » est excessif. Leur prescription doit rester inférieure à 12 semaines25.

Rappelons que les antidépresseurs mettent au mieux 3 à 4 semaines à agir. Difficile d’interrompre les anxiolytiques chez quelqu’un de déprimé avec idées suicidaires, en 1 semaine, Professeur Even, non ?

 

Les autres
A côté des benzodiazépines, on retrouve d’autres anxiolytiques comme Stresam ou Buspar. 

Stresam et Buspar à écarter 

« Leurs risques sont très supérieurs aux BZD et ils n’ont pas de dossier scientifique valide. Stresam est inefficace et dangereux (atteintes hépatiques, cutanées, vasculaires, inactivation des contraceptifs, des anticoagulants et des hormones thyroïdiennes), mais a été prescrit à 1 million de Français en 2017, malgré les demandes de retrait de Prescrire. A noter que Stresam n’est autorisé ni aux Etats-Unis ni en Angleterre, mais que notre Agence française le considère comme sans risque et même comme alternative favorable aux BZD. » 

Les antihistaminiques : Atarax, Phénergan, Théralène. 

Que pour les allergies ! 

« Quelques intérêts dans l’allergie, mais sans la moindre efficacité démontrée dans les dépressions et l’anxiété. »
Stresam®

il y a peu d’études publiées. Et le plus souvent par des revues de second ordre. La panique, dont Even se fait l’écho, découle d’une publication émanant de la pharmacovigilance française22. Reprise par Prescrire, puis interprétée avec plus de nuance par l’H.A.S.

Pauvre médecin généraliste qui, en lisant le livre du Pr Even, se trouve accuser d’avoir commis un crime en prescrivant ce pseudo-anxiolytique. Il lui avait été présenté comme moins nocif que les benzodiazépines par les délégués médicaux. Voilà qu’il apprend selon un éminent confrère avoir exposé son patient à du poison pur !

Il faut raison garder. Doute sur l’efficacité: ok. Doute sur une innocuité supérieure aux benzodiazépines: ok. On peut d’ores et déjà écarter le Stresam®v pour ces raisons. Inutile de pousser des cris d’orfraies, ni d’inquiéter excessivement les patients ou leurs médecins. Sauf peut-être pour le pitch du livre en promotion ?

Buspar® …

un anxiolytiques classés comme »autres ». Quasiment jamais prescrit en France… peut étudié, peu nécessaire … vieux et « génériqué »… Aucun intérêt pour l’industrie pharmaceutique. Il est peu probable que cette molécule n’ait aucun intérêt thérapeutique mais… Next.

Atarax®, phénergan® et théralène®…
Que pour les allergies ?

Un « effet de manche » du professeur.

Ces médicaments appartiennent bien à la famille des anti-histaminiques.  Pourtant, conservez votre Xyzall® (ou votre Aérius®) pour traiter vos allergies. Ceux-ci ont une action sédative faible et anti-allergique plus intense … l’inverse de ceux utilisés comme psychotropes… La WFSBP* en 2008 notait l’hydroxyzine (Atarax®) comme ayant un effet anxiolytique sur le T.A.G aussi avéré que les benzodiazépines et les antidépresseurs23. Dire qu’ils n’ont aucune efficacité démontrée dans l’anxiété est inexact.24

"sans la moindre efficacité démontrée..."

Les professeurs de pharmacologie devraient-ils réviser leurs cours sur l’action pharmacologiques des anti-histaminiques H1 ? Ce type d’affirmations catégoriques décrédibilise celui qui les exprime aux yeux des spécialistes. C’est dommage quand leur auteur tient également des propos parfois intéressants.

Quant à l’absence d’action sur la dépression des anti-histaminiques… Normal. Ils ne sont pas des antidépresseurs !

 

Les psychostimulants

Ils sont plus rares depuis que les amphétamines comme Corydrane ou Mediator ont été retirées. Il reste Ritaline, pour le syndrome d’hyperactivité. 

Les parents ciblés 

« Un syndrome d’hyperactivité avec déficit d’attention, un syndrome du “Petit Nicolas”, dont personne ne parlait en 1980, mais qui toucherait aujourd’hui 20 % de jeunes garçons de 10 à 17 ans aux Etats-Unis, soit 5 ou 6 millions d’individus, pour un marché à 10 milliards. Seulement 100 000 garçons seraient concernés en France, soit 2 ou 3 %. Pour l’instant. Le problème de Ritaline n’est pas un problème de toxicité ni même de coût, car aujourd’hui son prix est minime, c’est un problème de société. Tout est fait, en particulier par certains psychiatres scolaires, pour inquiéter les parents et surtout les mères qui élèvent seules leurs enfants. » 

Impossible d’évaluer le crédit à apporter à ces arguments. Car il n’y en a pas !

Monsieur Even livre son point de vue de citoyen tel qu’on peut l’entendre au Café du commerce. Il a toutefois l’honnêteté de reconnaître que le problème n’est pas une question de toxicité ni de coût. Il quitte donc simplement son statut d’illustre médecin pour celui d’évaluateur critique de notre société.

Est-il seulement pédopsychiatre ?

N’a-t’il jamais eu à accompagner un enfant atteint de TDA/H ?

Est-il conscient de la confusion que ses propos peuvent induire chez les parents ? Ils sont déjà tiraillés entre la recherche du bien-être de leur enfant et la culpabilité (nourrie par l’entourage) de lui délivrer un traitement tant décrié ? Une drogue… pensez donc !

Connait-il seulement le parcours du combattant vécu par la famille avant d’obtenir l’essai de ce traitement ? La Ritaline nécessite (pour des raisons obscures) une primo-prescription hospitalière. Les Centres experts hospitaliers mettent parfois plusieurs mois voire années pour rencontrer les enfants en vue d’un bilan diagnostique. Mais qu’Even se rassure l’enfant aura pu bénéficier de neuroleptiques (en prescription libre et décomplexée) bien avant. L’institution scolaire se montre bien souvent sceptique lorsqu’un tel diagnostic est posé. Les parents sont alors considérés comme incapables d’assumer leur faute éducative.

Quand l’éminence grise s’exprime sur ce sujet, son ignorance (compréhensible) de celui-ci, sur le versant médical comme sociétal, le condamne sans appel.

 

 

La Kétamine (ou l’Art de tout savoir avant l’aboutissement des recherches des autres)

C’est en effet en Nostradamus que le Professeur Even se métamorphose pour conclure son interview avec Le Point.

Il s’exprime comme s’il connaissait déjà les conclusions des études menées.

En juillet 2017, le magazine Time annonce en couverture « un nouvel espoir pour la dépression ». En France, la kétamine est expérimentée par l’hôpital Sainte-Anne dans le cadre d’un protocole de recherche. 

« Le coup du Prozac recommence. Rien de nouveau depuis trente ans, il faut lancer quelque chose. Les antidépresseurs actuels sont d’efficacité limitée et il faut prétendument attendre deux ou trois semaines pour mesurer leurs effets – ce qui ne repose sur aucune donnée scientifique. Alors, l’industrie ressort la vieille kétamine de 1970, un préanesthésique ou un anesthésique léger et un puissant antalgique, avec un argument choc : comme tout anesthésique, elle agit immédiatement. La dépression est vaincue d’un coup. La littérature scientifique est beaucoup moins enthousiaste. Les effets nocifs sont fréquents et sérieux, d’autant mieux connus que la kétamine et ses dérivés sont utilisés à titre récréationnel aux Etats-Unis, ainsi qu’en France, et ont entraîné de nombreux accidents de surdosage et des addictions difficiles à sevrer. » 

Comparaison au Prozac

Oui Docteur Even. Souhaitons à la kétamine un même destin que le Prozac®. Cet antidépresseur constitua une avancée majeure dans le traitement de la dépression. Ne serait-ce qu’en terme d’innocuité, comme tout urgentiste pourra vous le confirmer. La surmédicalisation de la déprime et la surprescription qui s’en suivi ne changera pas les faits.

Vieil anesthésique

Oui Docteur Even. La kétamine est une vieille molécule. C’est probablement un argument de plus pour croire dans la probité de ceux qui mènent les études sur le sujet. La molécule ne sort pas du chapeau d’un département de recherche d’un industriel pharmaceutique en quête de nouvelle star.

Pas encore au point

Oui Docteur Even. L’usage de la kétamine pose encore beaucoup de questions non résolues. En premier lieu, l’absence de maintien de ses effets thérapeutiques dans le temps. Ne vous servez pas des risques de détournements et d’addictions. Tout dépend des modalités d’usage. Doit-on incriminer le traitement lui-même ou bien celui qui l’utilise sciemment à visée « récréatives » en modifiant le mode d’administration préconisé ?

Un espoir ?

Oui Docteur Even. De brillants chercheurs se penchent sur la kétamine pour détourner du suicide des dépressifs chroniques que rien ne soulage.

Souhaitez leur de réussir là où vous avez échoué lors des essais sur la cyclosporine. D’ailleurs, il n’y a aucun mort à déplorer dans les essais menés jusqu’à présent sur la kétamine. Alors, un peu de décence Monsieur Even !

 

Des oublis ?

Quid des conséquences dramatiques des retards de traitements des dépression, voire de leur absence de prise en charge ?

Quid des effets pervers de l’usage de l’homéopathie dans la dépression alors que rien ne l’indique ? Dommage de n’avoir pas profité de la tribune qui était offerte au médecin humaniste. C’était l’occasion d’expliquer un point fondamental:  détourner des patients du traitement de référence est probablement à l’origine d’une morbidité évitable. Philippe EVEN pense-t’il que les laboratoires BOIRON seraient les seuls industriels vertueux et sans reproches ?

 

 

EN CONCLUSION

La connaissance médicale est un sujet complexe. Elle est soumise à un perpétuel remaniement, permis par les résultats des études scientifiques: leur cumul, leur reproductivité, leur concordance.

Comme pour tout sujet dans lequel la question financière intervient, on déplore des tentatives pour orienter les résultats obtenus. Ces dérives viennent s’ajouter aux nombreux biais statistiques et méthodologiques, desquels les meilleurs des chercheurs ne peuvent s’affranchir.

Des personnes dévouées dédient leur vie à la recherche. Des praticiens impliqués tentent de se repérer dans les dédales de la pharmacologie évolutive. Laisser penser que tout n’est que mensonge et et que la réalité peut être manichéenne relève d’une simplification la plus grossière. Les auteurs de ces raccourcis transmettent un message dangereux aux patients. Ils profitent de la crédulité des lecteurs pour attirer sur eux les projecteurs. Les vrais savants restent malheureusement bien souvent dans l’ombre.

 

 

Références:

  1. Le Point n°2400 du 30 Aout 2018
  2. Pourquoi Wikipedia reste fiable dans un monde de fausses informations ? par Robin Panfili —
  3. Wikipédia
  4. Guidelines for the pharmacological treatment of anxiety disorders, obsessive-compulsive disorderand posttraumatic stress disorder in primary care.Bandelow B, Sher L, Bunevicius R, Hollander E, Kasper S, Zohar J, Möller HJ; WFSBP Task Force on Mental Disorders in Primary Care; WFSBP Task Force on Anxiety Disorders, OCD and PTSD. Int J Psychiatry Clin Pract. 2012 Jun;16(2):77-84
  5. Comparative efficacy and acceptability of 12 new-generation antidepressants: a multiple-treatments meta-analysis. Cipriani A, Furukawa TA, Salanti G, Geddes JR, Higgins JP, Churchill R, Watanabe N, Nakagawa A, Omori IM, McGuire H, Tansella M, Barbui C. Lancet. 2009 Feb 28;373(9665):746-58
  6. Are antidepressant drugs that combine serotonergic and noradrenergic mechanisms of action more effective than the selective serotonin reuptake inhibitors in treating major depressive disorder ? A meta-analysis of studies of newer agents. Papakostas GI, Thase ME, Fava M, Nelson JC, Shelton RC. .Biol psychiatry. 2007 dec 1;62(11):1217-27.
  7. Olanzapine versus other atypical antipsychotics for schizophrenia. Komossa K, Rummel-Kluge C, Hunger H, Schmid F, Schwarz S, Duggan L, Kissling W, Leucht S. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Mar 17; (3):CD006654. Epub 2010 Mar 17.
  8. Risperidone versus other atypical antipsychotics for schizophrenia. Komossa K, Rummel-Kluge C, Schwarz S, Schmid F, Hunger H, Kissling W, Leucht S. Cochrane Database Syst Rev. 2011 Jan 19; (1):CD006626. Epub 2011 Jan 19.
  9.  Comparative efficacy, acceptability, and tolerability of augmentation agents in treatment-resistant depression: systematic review and network meta-analysis. Zhou X, Ravindran AV, Qin B, Del Giovane C, Li Q, Bauer M, Liu Y, Fang Y, da Silva T, Zhang Y, Fang L, Wang X, Xie P. J Clin Psychiatry. 2015 Apr;76(4):e487-98.
  10. Atypical antipsychotic augmentation strategies in the context of guideline-based care for the treatment of major depressive disorder.Patkar AA, Pae CU. CNS Drugs. 2013 May;27 Suppl 1:S29-37
  11. Off-Label Prescribing of Antipsychotics in Adults, Children and Elderly Individuals: A Systematic Review of Recent Prescription Trends. Carton L, Cottencin O, Lapeyre-Mestre M, Geoffroy PA, Favre J, Simon N, Bordet R, Rolland B. Curr Pharm Des. 2015;21(23):3280-97. Review.
  12. Antipsychotic Prescribing and Safety Monitoring Practices in Children and Youth: A Population-Based Study in Alberta, Canada. Chen, W; Cepoiu-Martin, M; Stang, A; Duncan, D; Symonds, C; Cooke, L; Pringsheim, T Clin Drug Investig, 2018 vol. 38(5) pp. 449-455
  13. Systematic Review and Meta-Analysis: Early Treatment Responses of Selective Serotonin Reuptake Inhibitors and Clomipramine in Pediatric Obsessive-Compulsive Disorder. Varigonda AL, Jakubovski E, Bloch MH. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry. 2016 Oct;55(10):851-859.
  14. Attention deficit hyperactivity disorder. Thapar A, Cooper M. Lancet. 2016 Mar 19;387(10024):1240-50.
  15. The science behind the Roundup Lawsuit. Steven Novella. Science Based Medicine. 2018, August 15.
  16. Randomised clinical trial of the effects of prolonged-release melatonin, temazepam and zolpidem on slow-wave activity during sleep in healthy people.Arbon EL et al. J Psychopharmacol. (2015)
  17. Effects of opioid, hypnotic and sedating medications on sleep-disordered breathing in adults with obstructive sleep apnoea.Mason M, Cates CJ, Smith I. Cochrane Database Syst Rev. 2015 Jul 14.
  18. Safety profile of etifoxine: A French pharmacovigilance survey. Cottin J, Gouraud A, Jean-Pastor MJ, Dautriche AD, Boulay C, Geniaux H, Auffret M, Bernard N, Descotes J, Vial T. Fundam Clin Pharmacol. 2016 Apr;30(2):147-52. doi: 10.1111/fcp.12169. Epub 2016 Jan 26.
  19. Guidelines for the pharmacological treatment of anxiety disorders, obsessive-compulsive disorder and posttraumatic stress disorder in primary care. Bandelow B, Sher L, Bunevicius R, Hollander E, Kasper S, Zohar J, Möller HJ; WFSBP Task Force on Mental Disorders in Primary Care; WFSBP Task Force on Anxiety Disorders, OCD and PTSD. Int J Psychiatry Clin Pract. 2012 Jun;16(2):77-84. doi: 10.3109/13651501.2012.667114. Epub 2012 Apr 30.
  20. Hydroxyzine for generalised anxiety disorder. Guaiana G, Barbui C, Cipriani A. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Dec 8;(12):CD006815.
  21. Agence Nationale de Sécurité du médicament – Décembre 2012

 

Lexique

  1. zététique: pratiquant le scepticisme, adepte du doute philosophique et du rationalisme.
  2. sophisme: argument, raisonnement faux malgré une apparence de vérité.
  3. Paralogique: raisonnement faux qui apparaît comme rigoureux et où le locuteur est de bonne foi.
  4. A.M.M: Autorisation de mise sur le marché
  5. WFSBP: World Federation of Biological Psychiatry

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