Qui veut la peau de l’Assurance Maladie ?

 

Quoi qu’il en coute !

 

 

Le président a été très clair. A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Emmanuel MACRON a rassuré les français. Des aides financière leur seraient distribuées. L’Etat assumera le cout des mesures sanitaires. Quel qu’en soit le prix.

Reste à savoir si ces propos furent vraiment raisonnables. En outre, d’exceptionnelles dépenses de santé creusent un déficit inédit. Plus de 50 milliards d’euros pour l’année 2020. Niveau jamais atteint par la sécurité sociale, même à la pire période de son histoire.

Un tour de force avait été réussi ces dernières années. Les gouvernements successifs avaient sauvé le système de santé français. De nombreux économistes l’avaient pourtant déclaré condamné. Néanmoins, l’année 2019 avait aboutit à un quasi-équilibre de sa balance budgétaire.

La France était peut-être entrain de démontrer au monde entier que l’Etat providence n’était pas qu’une douce utopie. Qu’il n’était pas indispensable de privatiser la Santé pour préserver la protection des citoyens. Un déficit colossal de 28 milliards d’euros en 2010 avait justifié des réformes désespérées. Elles avaient produit des résultats satisfaisants: un comblement du « trou de la sécu » sur les 10 dernières années.

Ça, c’était avant… Avant qu’une guerre mondiale microbiologique justifia de sacrifier le plus égalitaire des systèmes de santé.

 

 

Des milliards comme s’il en pleuvait.

Blocage d’un pays entier

En Mars dernier, les français ont connu un confinement total et sans précédent. Son annonce a été un véritable électrochoc pour la population entière.

L’Etat a assuré aux différents secteurs d’activité qu’il ne les abandonnerait pas. L’interruption contrainte de leur travail leur serait remboursée. Les frais supplémentaires engendrés par l’application des mesures sanitaires, financés.

La santé: un secteur particulier

Le secteur médical n’a pas fait exception à cette règle. Pensez-donc ! Depuis le temps, que des subventions étaient mendiées par des soignants exsangues. Brutalement, les revendications des professionnels de santé prouvaient leur légitimité. L’urgence de la situation de l’hôpital public éclatait au grand jour. Trop tard ?

Des montants pharaoniques ont été annoncés pour soutenir les frais de santé exceptionnels. Il est impossible de pallier dans l’urgence à tout ce qui n’a pas été investi dans l’hôpital depuis des années. « On ne peut pas former un réanimateur en quelques mois ». En revanche, ils étaient censés compenser les effets indésirables des mesures sanitaires anti-coronavirus.

Des stratégies couteuses et hasardeuses

Reste à s’assurer que le remède ne se révèlera pas pire que le mal. Un conseil scientifique a soufflé au gouvernement des décisions drastiques, jugées indispensables. Leurs effets salvateurs restent pourtant difficilement évaluables. Ils sont même contestés par certains médecins – nouveaux hérétiques d’un improbable consensus. Des rassuristes (bien mal nommés par les partisans d’une pensée unique) tentent d’alerter sur la balance bénéfice/inconvénient défavorable de certaines stratégies politiques actuelles.

Les fonds collossaux débloqués vont-ils sauver notre système de santé où aboutir à sa faillite définitive ? Si notre système de soin s’écroule, quelles en seront les conséquences ?

La vie humaine n’a pas de prix. C’est une belle formule, difficilement contestable, Monsieur le Président. Cela est vrai actuellement, mais le restera dans les années à venir. Surtout, pour continuer à assurer l’accès aux soins des plus précaires. Puis, lorsqu’il faudra trouver des solutions pour pérenniser le système de soin entier.

Face à de tels enjeux, il serait inimaginable que l’argent public ait été gaspillé. Un ancien banquier d’affaire ne peut avoir laissé le pays aller à la banqueroute sans intervenir. Jetons un coup d’oeil sur la gestion des dépenses de santé depuis Mars dernier.

Tout commença par l’allégorie du pompier pyromane…

Une entrave à la continuité des soins …

 

Des propos irresponsables

C’était en pleine déclaration de guerre. Probablement dans un élan de panique généralisé. Beaucoup d’entre nous l’ont oublié. Pourtant, les préconisations qui accompagnèrent le premier confinement furent sans équivoque.

Ne sortez qu’en cas d’absolue nécessité. N’allez chez votre médecin que s’il existe un caractère urgent. Tous les soins non indispensables doivent être reportés. En cas de suspicion COVID appelez le 15 qui déterminera la conduite à tenir.

Une médecine de ville subitement non essentielle

Les écoles ont fermé. En conséquence, de nombreux professionnels de santé ont interrompu leur activité. Du jamais vu. La suspension des consultations médicales. C’est vrai, qu’en pratique, peu de patients ont trouvé portes closes. La déclaration présidentielle avait été efficace. En conséquence, les agendas des médecins libéraux s’étaient mystérieusement allégés. Les patients avaient bien retenus la leçon. En dehors des seuls symptômes pseudo-grippaux, évocateurs du coronavirus, plus rien n’avait d’importance.

De nombreux établissements de santé en sous régime

En dehors des régions du Nord-Est et d’Ile de France, les urgences ont plutôt connu un calme inhabituel. Les externes ont pu s’en extasier: « C’est super ! Les internes ont le temps de nous expliquer… il n’y a plus de pression… » (Julie, étudiante en DCEM5 à Bordeaux). Même dans la zone pandémique, les cliniques privées et les services de soins classiques (hors COVID) ont suspendus la plus grande partie de leur activité. Déprogrammation des interventions non urgerntes. Report des endoscopies exploratrices. Annulation des échographies thyroïdiennes. Suspension des examens cardiologiques.

Seules les urgences devaient être maintenues. Les autorités ont été très claires sur ce point.

 

Une tentative tardive de rétro-pédalage

Il faudra plusieurs semaines pour qu’une rectification soit apportée à ces recommandations apocalyptiques. La Direction Générale de la Santé s’exprimait d’un ton un peu gêné. Remanié, le slogan était scandé avec bien moins d’autorité.

Le suivi des maladies chroniques ne doit pas être interrompu. Le numérique doit permettre un nouveau mode d’exercice: les téléconsultations. Il faut maintenir la continuité des soins. Etc.

Injonctions paradoxales ou correctif nécessaire ?

Trop tard. Le mal est fait. Le système de santé français s’était figé brutalement. Patients et médecins ont cru faire au mieux pour préserver leur santé et celles de leurs semblables. Tous ont oublié l’essentiel. Continuer à vivre. La peur a fait sont oeuvre.

Une pédopsychiatre fermant son cabinet: « Bon… en même temps, on sauve pas des vies, non plus… »

 

L’étonnante détérioration de la santé des français

Les conséquences ne se sont pas fait longtemps attendre

  • Aggravation de certains cancers
  • Infarctus du myocarde passés inaperçus
  • Retards diagnostiques et thérapeutiques de diverses affections
  • Suivis pédiatriques interrompus
  • Embouteillage des filières de soins lors de la reprise post-confinement
  • On a observé un impact spécifique sur les soins psychiatriques : augmentation des bouffées délirantes, rupture des suivis, aggravation des addictions, augmentation du recours aux anxiolytiques, des hospitalisations, des arrêt maladie… et des suicides

Le « COVID long » : nouvelle maladie ou traumatisme psychique ?

On assiste également un phénomène inattendu: l’émergence de maladies post-COVID …  Bien qu’hétérogènes, elles ressemblent néanmoins le plus souvent à une acutisation de troubles anxio-dépressifs chroniques. Etrange coïncidence ? Troubles anxiété généralisée, syndromes de stress post-traumatiques risquent fort de passer pour ce qu’ils ne sont pas.

Ainsi, une professeure de médecine a décrit récemment les plaintes de ces nouveaux patients: difficultés respiratoires/oppressions thoraciques, palpitations/tachycardies, fatigues/troubles du sommeil, troubles de la concentration et céphalées… Rien de très spécifique mais une authentique souffrance. Après l’électro-sensibilité, préparons-nous à l’avènement de la fatigue chronique et autres troubles douloureux « post-COVID ». La note pour le système de santé français risque fort d’être salée. Les maladies chroniques (sans traitement efficace) constituent un véritable gouffre financier pour l’assurance maladie. Ceux qui contestèrent l’existence d’une phase tardive à la maladie de Lyme participent désormais à la naissance du COVID long. Cet étrange paradoxe ne les empêchera pas de continuer à railler et discréditer le Pr Peronne.

 

 

 

 

 

…pour ensuite proposer une « compensation de chiffre d’affaire » aux médecins libéraux

 

Oui, c’est une réalité. La CPAM est intervenue pour combler les chiffres d’affaire réduits des médecins libéraux pendant la période du confinement.

Cherchons la logique. On incite les médecins à reporter tous les actes de chirurgie et les consultations non indispensables. En fermant les écoles, on induit des arrêts d’activité (certaines médecins contraints d’assurer la garde de leurs enfants). Plus encore, on encourage les patients à n’aller voir leurs médecins qu’en cas d’urgence.

Selon les autorités sanitaires, ces mesures visaient à préserver la santé des français. Elles ont ainsi provoqué des pertes de revenus pour les médecins. La logique de ces décisions est pourtant claire. Ils auraient prodigués des soins « non indispensables » en contexte normal.

Il est pourtant décidé de verser de l’argent à ces médecins dont l’activité a diminué. Ce dédommagement était-il vraiment justifié ? L’assurance maladie doit-elle payer pour le report de soins non indispensables ? Est-ce le rôle du système de santé de préserver le pouvoir d’achat des professionnels de santé ? Est-il question de s’excuser du tort causé par une urgence sanitaire au corps médical ?

L’Assurance maladie s’est ainsi montrée d’une improbable  générosité. Cette intervention paraît hors de son champ de sa responsabilité. Elle a du sidérer les organismes privés de prévoyances. Souscrites par lesdits professionnels, elles sont restées bien évidemment muettes et spectatrices de ces arrangements entre amis.

 

Indemniser des médecins pour une baisse de leurs consultations…. Imaginons, des pompiers qui seraient payés au nombre de feux éteints. Mais à qui on verserait une prime… lorsqu’il n’a pas de feu à éteindre… Etrange contrat de travail.

 

 

 

 

 

Perturbation de l’activité hospitalière

 

Les conséquences d’une politique ancienne de réduction des lits

Certains hôpitaux ont souffert de l’afflux des patients COVID. Ces soins sont venus s’ajouter aux malades habituellement pris en charge. Cela concerne essentiellement les services de soins intensifs et de réanimations. Ce sur-régime est largement expliqué par un nombre insuffisant de lits de réanimation. Les syndicats de médecins hospitaliers dénoncent ce manque chronique depuis de nombreuses années. Ils n’ont pas attendu le SRAS-Cov2 pour tirer le signal d’alarme. Chaque année, les services de réanimations traversent des périodes de grande tension. Elles sont récurrentes. Rythmées par la saisonnalité des maladies infectieuses.

Une situation hétérogène

Par région

Lors des confinements, la saturation des services hospitaliers n’a pas été généralisée. On a observé une importante disparité selon les régions du territoire français. Les ARS ont organisé des transferts de patients vers les régions moins touchées.

Par secteur

Il existe également une disparité marquée entre le service public et les établissements privés. Un rapport rédigé par les sapeurs pompiers dénonça ainsi l’absence de recours à des lits vides de proximité. Ils assuraient le déplacement de patients sur plusieurs centaines de kilomètres, alors que les cliniques voisines manquaient de patients.

Par spécialité

Enfin, il faut rappeler que la spécialité de chaque service a conditionné l’évolution de son activité. Il est peu probable que les services d’urologie, des gynécologie, de dermatologie, d’oncologie aient connus la même accélération des admissions que leurs homologues de maladies infectieuses et de réanimation.

Des mesures globales

Pourtant, la gestion de la crise hospitalière a belle et bien été globale. Généralisée. Centralisée, elle a demandé aux régions préservées d’appliquer les mêmes mesures que celles qui étaient en état d’urgence. Les propositions de participation par le secteur privé n’ont pas été écoutées.

Aux conséquences non anticipées

Le frein imposé au soin, dans des spécialités non concernées par l’épidémie, a engendré leur débordement lorsqu’il fallut rattraper les interventions reportées.

Infondées dans certaines régions. Inappropriées à certains domaines médicales. Déplorées par les cliniques privées. Ces décisions furent approximatives. Face à un phénomène complexe et imprévisible, elles furent globales, catégoriques et autoritaires. Le principe de précaution, plaideront certains…

Au décours du confinement de Mars, ces mesures ont induit et/ou aggravé la charge de travail de certains services hospitaliers. Le rattrapage d’une période de sous-activité contrainte s’est ajoutée à la prise en charge des patients habituels. La récurrence automnale de l’épidémie ne pouvait alors qu’être d’autant plus insurmontable.

Au printemps, des mesures spectaculaires étaient donc prises dans un climat de panique. Elles ont convaincu les soignants qu’ils étaient en danger. « De la chair à canon », « soldats désarmés face à un virus meurtrier » diront même certains. Il n’en faudrait pas plus pour démobiliser une profession qui exprimait déjà un mal-être chronique.

La comptabilité va être lourde. L’interruption des soins courants à l’hôpital a impliqué de rémunérer du personnel dans des services en sous-activité forcée et inhabituelle.  La reprise des soins post-confinement a artificiellement provoqué une concentration de l’activité annuelle sur un délai restreint. Rien de mieux pour générer « burn out » et arrêts maladie en cascade parmi le personnel hospitalier.

 

 

 

 

Dépister ne servait à rien … puis, si…

La sidération du système de soin dans son intégralité n’a pas été le seul « couac » sanitaire du printemps dernier.

Un effort de mémoire. Voici les 2 recommandations initiales d’une politique sanitaire, voulue raisonnable:

  • Le port généralisé du masque ne sert à rien
  • Pratiquer des tests à grande ampleur n’aurait aucun sens

Ces certitudes ont été scandées par nos plus hauts responsables. Le président, lui-même, et son conseil scientifique.

 

Impossibilité de faire des tests massifs

Il n’est pas envisageable de faire des tests PCR à tout le monde. C’est trop compliqué. Manque de réactifs. Trop grand afflux de demandes de dépistage dans les centres. On ne saura pas quoi faire des résultats récoltés.

« Ça n’a pas d’intérêt. Un patient négatif un jour peut tout à fait être positif le lendemain ! » déclarait crânement une infectiologue parisienne sur TF1 aux heures de grande écoute.

On se rappellera, que seul un irréductible marseillais s’obstinait alors à pratiquer des PCR aux patients, venus en masse se faire tester. Cet affront lui valu les foudres de ses confrères parisiens, comme du ministère de la santé. Un inconscient, portante discrédit sur ces confrères parisiens. Une décision irresponsable susceptibles de provoquer des files d’attentes interminables.

En désaccord avec les autres membres du conseil scientifique, Didier Raoult décida logiquement de s’en désolidariser.

Le gourou de l’IHU est aujourd’hui conspué par l’ensemble des intellectuels français. Il s’est trompé depuis le début ! s’offusquent de vénérables et respectés universitaires. Etonnant argument si on se souvient des préconisations qu’il était le seul à formuler dès le mois de Mars: dépistage des malades/traitement des malades/confinement ciblé des cas positifs (ou contacts). Le Pr Karine Lacombe souffre visiblement d’une étrange amnésie quand elle critique son gênant confrère.

Le pitoyable retard pris par la France dans la campagne de dépistage explique probablement en partie le triste bilan enregistré dans les régions endémiques. Une toute autre réactivité aurait peut-être permis d’éviter un confinement généralisé, voire des décès. Quand on demande aux malades de ne venir à l’hôpital que lorsqu’ils seront en insuffisance respiratoire, on leur propose de ne se faire soigner qu’au stade critique de la maladie. Normal, quoi.

Qu’à cela ne tienne ! changement total de cap dans un second temps… mieux vaut tard que jamais ?

 

Open Bar sur les tests PCR

Y a que les imbéciles qui changent pas d’avis ?

Subitement la politique sanitaire a pris une toute autre tournure. Le dépistage est devenu la pierre angulaire de la lutte contre le virus.

Finalement, les laboratoires d’analyse médicale ont participé à cette campagne de dépistage de masse. Quelle bonne idée ! Des laboratoires d’analyses pour des tests virologiques. En France, on ne manque pas de génie…

Des centres mobiles de dépistages se sont multipliés sur le territoire. Plus question de souffrir l’exemple allemand. La France a développé ses propres « PCR-drive ». Tous les français ont été invités à se faire tester.

Vieux ou jeunes. Symptomatique ou pas. Cas contact ou non. Pas besoin d’ordonnance. Venez librement et spontanément vous faire écouvillonner les fosses nasales.  C’est dans l’intérêt de tous et c’est la sécu qui régale.

Désorganisation du système. Absence de priorisation.

Rapidement, le système de dépistage fut victime de son succès. Alors, nous sommes nous retrouvés face à une situation ubuesque. Des patients symptomatiques ne pouvaient avoir accès à des tests urgents, alors que des badauds (sans symptôme) décidaient de se fondre dans la file d’attente d’une unité mobile de dépistage, installée en bas de leur immeuble.

Des résultats dénués de sens

Dès lors, on ne dénombra plus les malades, mais les « tests positifs ». Les chiffres quotidiens des PCR + ont envahi l’espace médiatique. La course à un nouveau record a débuté sur nos écrans.

Toujours plus de nouveaux cas de coronavirus ! Qu’importe que les hospitalisations et les décès restaient obstinément au plus bas, cet Eté. Ce n’était qu’une question de timing… c’était lié au délai entre la primo-infection et la survenue de l’hospitalisation, puis du décès… Il fallu plus de 2 mois pour que l’augmentation de la courbe  des nouveaux cas soit suivie d’une augmentation des hospitalisations puis décès de patients positifs au SARS-Cov2. Deux bons mois d’incubation. Cela fait un peu long, non ?

Certains spécialistes ont tenté de nuancer la valeur des résultats, présentés comme le « top 50 » du SARS-Cov2. Fiabilité imparfaite. Dysfonction de certains réactifs. Nombre de CT trop élevé: par un nombre de cycles d’amplification trop élevé, les biologistes peuvent aboutir à des résultats faussement positifs. Il faudrait donc pondérer l’interprétation de certains résultats positifs. Des résultats PCR erronés sont indéniables. Ils ont engendré des consultations inutiles (et surtaxées !). On a préconisé des isolements en quarantaine, par précaution, sous couverture d’arrêts maladie aussi évitables qu’inutiles… Peu importe. Quoi qu’il en coute, qu’il a dit. Dilapidons le budget de la santé. On est plus à ça près…

Une maladie se définie comme la présence de symptômes. Pas par le seul résultat d’analyses biologiques. On a mis en arrêt maladie des patients non malades ! Une première dans l’histoire de l’assurance maladie. La cause de cet arrêt d’activité ? La présence de débris d’ARN viral dans les narines, dans le moins pire des cas… Aucun moyen d’affirmer qu’ils étaient contaminants. Les préconisations paradoxales incitant les jeunes médecins positifs à poursuivre leur activité en l’absence de symptôme illustrent l’incohérence des décisions d’exclusion, prises par ailleurs.

 

 

 

 

 

Des primes pour les consultations post PCR + ?

Dans ce contexte économiquement tellement favorable, il a paru prioritaire à notre système de santé d’offrir une « prime COVID » aux médecins généralistes.

Etonnante et subite considération pour des professionnels totalement ignorés jusqu’alors par les instances sanitaires. A défaut de les écouter. De les inclure dans les décisions sanitaires (dont ils sont le premier maillon). Quelques hauts fonctionnaires ont jugé indispensable cette gratification financière (en sus de la compensation de perte d’activité). Une manière de reconnaître le mérite de ceux à qui on a retiré, quelques semaines plus tôt, la liberté de prescrire un vieil antipaludéen prescrit partout dans le monde.

On a donc informé les médecins qu’ils pourraient réévaluer de 50 euros (contre 23 euros habituellement) le montant de leurs consultations, dès lors que le patient revient avec un résultat de PCR positif.

On peut se demander ce qui a motivé cet intéressement des médecins aux résultats positifs sur les tests pratiqués:

  • Incitation à faire pratiquer des dépistages aux patients ? Sous forme d’encouragement aux bonnes pratiques pour optimiser la puissance d’une campagne sanitaire basée sur les tests. Si c’est le cas, on peut trouver dommage de recourir à des arguments financiers pour convaincre le corps médical d’agir dans l’intérêt de la santé publique. D’autre part, il faudrait s’assurer que ce type d’action ne mène pas à augmenter le recueil de résultats non pertinents. PCR positive ne signifie pas que le patient est malade ni même contagieux.
  • Dédommagement pour la durée de la consultation ? Un temps d’annonce du résultat et de la conduite à tenir est nécessaire. Explication des mesures de quarantaines, information de l’entourage et rédaction des arrêts maladie. Cet argument est légitime. Mais, il devrait alors aboutir à une réévaluation pérenne des consultations pour les annonces de cancers, de SEP, de démences. Etait-ce le moment de prendre cette décision, en pleine tempête sanitaire et économique ?

Les généralistes ont bénéficié d’attentions bien inhabituelles. Une incitation à avoir de « bons résultats », avec beaucoup de PCR positives ? On n’ose l’imaginer…

 

 

Un cadeau aux prévoyances et aux mutuelles pour cette fructueuse année 2020 !

C’est pour moi, je n’en ferai rien …

On vient d’énumérer quelques subventions versées par l’Etat pour compenser (en partie) les pertes financières des professions libérales. Force est de constater que les assurances privées n’ont pas suivi cet exemple de générosité. Les mutuelles ont manifestement décidé de ne pas reconnaître valables, certains arrêts d’activité dûs au coronavirus. Ce fut le cas pour les arrêts autorisés par le gouvernement pour « garde d’enfants ». En fait, l’Etat paye, mais pas le privé. Les prévoyances ont refusé  d’intervenir dans le cadre de ce nouveau type d’arrêts exceptionnels. C’est ainsi que le service public a décidé de porter, seul, une responsabilité habituellement partagée avec les assurances privées des salariés. Ce fut ainsi le cas pour les professionnels de santé. La CPAM leur a versé des sommes pour compenser « la baisse de leur chiffre d’affaire ». Les prévoyances, non.

Des téléconsultations au surcout totalement inutile

L’Etat n’a pas arrêté là ses mesures permettant aux assurances privées de soustraire aux charges qui leur incombent habituellement.

Allez, grande braderie: 100 % de prise en charge sur la téléconsultation !…et même si elles se cantonnent à de simples appels téléphoniques.

Dorénavant, tout patient qui consulte à distance est couvert comme s’il présentait une Affection Longue Durée (ALD).

Si l’assurance maladie prend en charge habituellement 70 % des soins courants, les complémentaires santé s’acquittent, elles, des 30 % restants. Seuls les patients bénéficiants de la CMU (les plus précaires) ou présentant une ALD  dérogent à cette règle. Eux, sont couverts à 100% par l’assurance maladie.

Un décideur a eu l’idée saugrenue d’alléger les mutuelles de leur part de remboursement sur les téléconsultations.

A qui profite le crime ? Surement pas aux patients qui perdent de toute façon en qualité de soins. Ils n’auraient pas plus payé leurs consultations. Les plus précaires bénéficient déjà de la CMU. Les autres auraient été couverts par leurs complémentaires. Lesquelles se sont vues offrir 30 % de leur prérogative de remboursement habituelle.

 

Michel Rocard déclarait qu’il fallait « toujours préférer l’hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot exige un esprit rare. » Il faut vraiment se contraindre à conserver cette analyse, pleine de bon sens, lorsque l’ampleur de la connerie la rend autant suspecte…

 

 

 

 

 

 

Que comprendre ? A quoi s’attendre ?

La dette des états industrialisés atteint un niveau sans précédent. La fortune des milliardaires atteint un chiffre record en 2020 (1200 milliards de dollars).

Pas d’interprétation hâtive

Cantonnons-nous à désigner le COVID. Fossoyeur du service public.

Les assurances privées, le e-commerce, les réseaux sociaux et l’industrie pharmaceutique en sortiront, eux, enrichis. What else ?

Il s’agit d’un simple concours de circonstances. Ne voyons donc, dans des dépenses publiques inutiles (sinon contre-productives), que l’influence d’un moment de panique chez nos dirigeants. Tout au plus, une certaine maladresse. Guidée par la volonté de bien faire.

Probablement, la baisse d’indemnisations de sinistres par les assurances automobiles n’est-elle qu’une conséquence collatérale anecdotique. Idem pour les accidents corporels. L’avènement de l’industrie du numérique n’est qu’un effet d’aubaine. L’inespéré débouché offert par la recherche d’un vaccin messianique n’est qu’une simple bonne nouvelle, pour une industrie pharmaceutique bien malmenée depuis une dizaine d’années. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

La prise en charge à 100% par la CPAM de l’intégralité des soins  COVID 19 a plombé sa balance budgétaire. La focalisation des soins sur le seul coronavirus a engendré la quasi-suspension des soins courants. Ainsi le champ d’interventions des complémentaires santé n’a-t’il jamais été aussi réduit.

Au contraire, bien des domaines sanitaires ont été négligés. Inévitable sacrifice, pour sauver l’espèce humaine d’un péril infectieux sans précédent ?

Tant de paradoxes ont marqué cette année. On ne peut le nier. Certains tireront profit de cette catastrophe sanitaire. Mais finalement, toute période de crise produit l’enrichissement de quelques uns malgré la paupérisation générale. Ceux qui douteraient du caractère inexorable et inopiné de ces « courants contradictoires » seront catégorisés comme de dangereux complotistes.

L’ère des bo-bos béats

Peut-être que l’avenir verra le rachat par des fonds privés de notre système de soin en faillite. Il ne faudra pas sombrer dans la paranoïa pour autant. Il demeurerait injustifié de douter de l’imputabilité de ce changement sociétal à la seule fatalité:

« L’épidémie, mon bon monsieur. Les nouveaux virus, mon cher. La planète, qui s’est vengée de notre maltraitance. Assurément. » Heureusement, Groupama© and co. vont nous sauver. Nous pourrons continuer d’aller au Biocoop nous préserver des dangers d’une agriculture de masse (à condition de respecter les couvres-feux, évidemment… faudrait pas abuser quand même).

Les pauvres ? Ils n’auront qu’à renoncer aux soins… Ils pourront se nourrir des fruits de la permaculture. Il paraît qu’elle pourra nourrir la terre entière… chanceux, va !

Sus aux hérétiques !

Cette année 2020 est cependant marquée par le sceau d’un nouveau mal perfide: le complotisme.

Dorénavant, s’interroger, envisager différentes hypothèses, suffit pour être suspecté de conspirationnisme. Subitement, imaginer que certaines personnes puissent être plus motivées par la défense de leurs propres intérêts que par le bien-être général aboutit à un inévitable discrédit.

Finalement, qu’importe les éventuels arguments. Qu’importe la mise en évidence d’étranges  incohérences. Il est devenu impossible que certaines réalités puissent être dissimulées volontairement. Plus de discours de façade servi à la population. La recherche du profit n’existe plus. Désormais, la corruption a disparu. La pensée unique est enfin réhabilitée.

L’année 2020 a permis l’avènement d’une confiance absolue et inédite, du peuple pour ses élites:

  • Le monde politique peut tout au plus être taxé d’incompétence, mais en aucun cas de privilégier ses préoccupations électoralistes
  • L’industrie pharmaceutique ne peut plus être suspectée de placer la quête de profits financiers avant la santé de leurs clients
  • Les médias mainstream se trouvent parés d’une probité et d’une objectivité que personne ne leur aurait supposé jusqu’alors
  • Quant à la communauté scientifique, la population accorde enfin un crédit de principe aux arguments d’autorité

Désormais, un titre universitaire affiché à l’écran constitue un blanc-seing. S’il n’y avait un indigne charlatan marseillais pour chercher à ternir l’image de toute une noble corporation… Devant l’irréprochable déontologie de nos soignants, il est maintenant de bon ton de se reconnaître comme « incompétent« . Illégitime à émettre une quelconque opinion sur un sujet médical. « Il faut faire confiance aux experts ». Désormais économisons le sens critique. Même la zététique en abandonne l’exercice.

Le monde d’après ?

Notre société est entrain d’exploser littéralement. Nos économies connaissent un recul dont personne n’anticipe les conséquences. Le mental des français est au plus mal. Notre système de santé a développé, en 6 mois, un déficit qu’on avait mis 10 ans à enrayer.

Mais il y a une bonne nouvelle: le Français fait désormais confiance aveuglément. Finis, les irréductibles gaulois. Disparus, les héritiers de la Révolution Française et de Mai 68. Nous sommes enfin disposés à nous conformer à la Doxa.

Attention aux dissidents. A ceux qui douteraient désormais du discours officiel.

Qui osera encore déroger à la pensée unique ? Ceux-là seront, dans le meilleur des cas, la risée de leurs contemporains. N’envisageons pas le pire… ce serait du pur délire complotiste.

Tout va bien. Nous allons être sauvés. Bientôt, des vaccins pour tout le monde. Ouf…

 

Il serait injuste de jeter l’opprobre sur notre gouvernement. En comparant les données internationales, certains diront que « les autres n’ont pas fait beaucoup mieux« . C’est probablement vrai. Ils argueront aussi qu’un complot ne peut prendre une telle dimension mondiale. Ok. Donc, si on applique le théorème de Rocard, il ne s’agirait « que » de conneries. Mais est-ce vraiment plus rassurant ?

 

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