Quand les scientifiques s’expriment
Parmi les médecins médiatisés durant la crise COVID, le Professeur MOLIMARD n’a pas caché son enthousiasme pour les injections à ARNm. Pour lui, elles étaient le moyen d’enrayer définitivement la pandémie. Le regretté généticien, Axel Kahn, partageait cette croyance lorsqu’il témoignait sa conviction de pouvoir à nouveau serrer et embrasser ses petits enfants, dès sa vaccination anti-COVID pratiquée. Mathieu MOLIMARD a lui aussi prêché la bonne parole, sans jamais faiblir.

Mathieu Molimard et l’absence de contagiosité post-vaccination COVID
Ok. Aucun contributeur scientifique ne peut échapper au risque de délivrer une donnée, valide dans un premier temps, mais contredite ensuite. On peut néanmoins attendre de lui, quand il prend la parole sur un sujet de son ressort, qu’il appuie ses propos sur des études faisant office de de références… jusqu’à preuve du contraire.

Toujours prompt a fustiger les arguments fallacieux de ce qu’ils considèrent comme des « anti-vax », le pharmacologue bordelais a-t-il exprimé ici une information médicale fiable et validée ?
Encore raté !

Contrairement à Olivier VERAN (neurologue), Mathieu MOLIMARD (pneumologue) s’exprime ici en tant que médecin, professeur de pharmacologie, et défenseur de la rigueur scientifique. C’est à ce titre qu’il a déclaré en 2021 au journal Sud-Ouest : « Enfin une bonne nouvelle ! On ne transmet plus le COVID une fois vacciné. » (M.Molimard, 21/03/2021)
Suite à cette déclaration, Pfizer a dû rappeler qu’aucune étude n’avait été menée pour le dossier d’agrément afin d’évaluer l’effet du vaccin sur la contagiosité. Le caractère infondé de cette déclaration ne fait donc pas débat. Le journal modifiera d’ailleurs ce titre vendeur (pour sa version numérique) dans un second temps : « … on transmets moins le COVID… ».
La question de fond demeure la même : « désinformation » ou « mésinformation », de la part d’une des figures emblématiques de la science selon les fact-checkers ?
Hypothèse 1: Il savait qu’il ne pouvait rien affirmer de tel
Dans le cas d’une « désinformation », quels intérêts poursuivait-il en inventant des données qui n’existaient pas encore (et très vite contredites par la simple observation empirique) ?
- Défend-il l’intérêt des laboratoires pharmaceutiques ? Rôle de commercial
- Défend-il l’action du gouvernement ? Allié du pouvoir politique
- Cherche-t-il à défendre une intime conviction ? S’autorise-t-il un pieu mensonge pour diffuser sa foi ? Homme de foi prêchant la bonne parole
Quelle que soit la réponse, on conviendra que le Professeur Molimard ne se positionne aucunement en homme de science.
Hypothèse 2: Il croyait vraiment ce qu’il disait
Si on favorise la thèse de la piste d’une « mésinformation », on doit supposer que le Pr Molimard croyait sincèrement disposer de preuves scientifiques qui validaient sa « bonne nouvelle ». Mais alors, comment un professeur des universités peut-il commettre une telle erreur ? Le mystère reste entier…
- Un plaisantin lui aurait-il fait passer une fausse publication scientifique ? Victime d’une mystification
- A-t-il rêvé l’information ? Victime d’onirisme
- Aurait-t-il effectué lui-même une étude qu’il a tenu secrète de ses pairs ? (et dont le résultat se serait avéré contredit avant même la publication ?) Excès d’humilité scientifique
Comment un scientifique peut-il autrement penser disposer (à tort) de données qui n’ont pas été encore publiées ?
Seul le principal intéressé pourrait répondre…
Quoi qu’il en soit, Mathieu MOLIMARD n’a pas toujours présenté de méa culpa pour cette fake news. Il reste en revanche intraitable vis-à-vis des confrères qu’il considère coupable de charlatanisme.