
1/ Des recommandations bien intentionnées… mais imprécises
DGS-Urgent n°2021_59: Vaccination des adolescents
La Direction Générale de la Santé transmet aux médecins des préconisations pour la nouvelle phase de vaccination. Elle cible désormais les jeunes de 12 à 18 ans.
Le Conseil National d’éthique déplore que la décision ait été prise avant sa consultation¹. Il en déplore la rapidité (sic).
C’est pourtant bien imminent: les mineurs vont être les nouveaux candidats au vaccin Pfizer-BioNTech; ce, dès le 15 Juin 2021.
La DGS précise que ce vaccin est le seul à disposer d’une A.M.M pour les moins de 18 ans. On appréciera cette première approximation, puisqu’il s’agit d’une A.M.M conditionnelle… Certains penseront qu’il s’agit là d’un détail. Les enjeux sont pourtant suffisamment importants pour qu’on essaie d’être précis. Au moins, lorsque cela est possible…
Le consentement des parents sera requis pour les mineurs. Au delà, leur propre consentement sera, lui-aussi, recherché. Une volonté louable de respecter la liberté des jeunes à exercer leur droit à disposer de leur corps. Son application risque d’être plus complexe qu’il n’y parait.
En effet, le texte de la DGS laisse perplexe :
1/ Une étonnante absence de traçabilité
« Ce recueil du consentement ne nécessite pas de formulaire ou d’engagement écrit : il doit être recueilli à l’oral, pendant l’entretien préparatoire à la vaccination, par le professionnel de santé. »
2/ Un contenu laissé à l’appréciation des prescripteurs, faute de consensus et de réponses médicalement validées
« Une information claire et adaptée à leur âge sur les incertitudes liées à la maladie, sur le vaccin lui-même et à propos de son efficacité à moyen et long terme, ainsi que sur les moyens complémentaires de prévenir la maladie (notamment le respect impératif des gestes barrières). »
3/ Un préalable à l’acte médical, plus symbolique que scientifique
« L’administration du vaccin sera alors conditionnée au consentement libre et éclairé du mineur concerné. »
C’est une sacré impression de liberté qui émane de cette phrase. Reste à dépasser l’effet d’annonce. La liberté ne sera réelle que si le choix est effectué de façon «éclairée». Comment s’en donner les moyens dans ce cas précis ?
L’intention est bonne. On peut cependant se demander s’ il y aura une conformité dans le contenu des explications délivrées par les différents professionnels de santé. Plus encore, il faudrait préciser sur quelles données scientifiques, ils vont s’appuyer pour répondre aux épineuses questions soulevées par cette charte du recueil de consentement. Le sujet déchire déjà le monde médical. Se mettront-ils d’accord sur la teneur d’une information « claire et adaptée ».
2/ Ce qui devrait être expliqué au « futur jeune vacciné »
Le faible risque du virus … pour lui/elle
« Jeune homme/ jeune fille, je m’apprête à te vacciner contre un virus nommé SARS-Cov2. Il est relativement bénin pour toi (taux de létalité de 0,001%). Comme tu l’as remarqué on ne te vaccinait pas contre la grippe. Je te propose néanmoins une injection pour te préserver du coronavirus, certes pas plus dangereux pour toi que cette bonne vieille grippe. »
Un nouveau type de vaccin utilisé pour la première fois en Santé Publique
« Le vaccin que je vais t’injecter ne fonctionne pas comme ceux que nous avons l’habitude d’utiliser. Il agit d’une façon révolutionnaire qui fait appel à une technologie de pointe développée en génétique moléculaire.
On t’inocule un ARNm (dit messager) de virus qui va utiliser la machinerie qui permet à tes cellules de fabriquer les protéines. On va ainsi faire produire à tes cellules une protéine virale (la protéine Spike).
Face à elle, tes défenses immunitaires vont réagir (comme elles le font face à tout corps étranger). On pense ainsi que les anticorps développés permettront à ton corps de lutter contre le virus si tu devais être infecté un jour.
Rassure-toi, l’ARNm ne rentrera pas dans le noyau de tes cellules. A priori… Certains pensent le contraire. Ils disent qu’on possèderait des outils (enzymes) qui seraient susceptibles de transformer l’ARN en ADN (des « transcriptases inverses »)… mais oublions cela… c’est (pratiquement) impossible… »
Une A.M.M dite « conditionnelle«
« Avant d’être disponibles, les médicaments doivent être évalués tout au long d’un parcours composé de tests extrêmement stricts. Par exemple, les vaccins contre la grippe ont été évalués selon ces procédures habituelles. Il y a des étapes préalables indispensables à l’obtention d’une Autorisation de Mise sur le Marché (A.M.M).
Les vaccins contre le COVID ne disposent actuellement que d’une AMM « conditionnelle ». Elle est transitoire. Elle a été donnée avant la fin du parcours du médicament en raison de l’urgence sanitaire. Comme tu le sais beaucoup de personnes de plus de 75 ans sont mortes du COVID-19. Il a paru justifié de tout faire pour tenter de les protéger. En attendant, ces vaccins sont donc toujours en cours d’évaluation. La phase 3 se terminera en 2022 pour le vaccin Pfizer que je vais t’inoculer. »
Les effets secondaires peuvent se révéler peu à peu
« Tu sais, même après l’A.M.M, quand un médicament est récent, on découvre peu-à-peu d’éventuels effets indésirables. C’est le jeu… le risque zéro n’existe pas. Quand des effets secondaires sont rares, il faut parfois des années pour les repérer. Quand ils sont graves s’est embêtant. On recueille des indices durant ce qu’on appelle la phase 4 du parcours du médicament. Mais on n’en est pas là puisque tu sais désormais qu’on demeure encore en phase 3.
Mais on dispose déjà d’infos !
Globalement pour les vaccins anti-COVID, on sait que les jeunes semblent présenter des réactions secondaires qu’on n’observe pas trop chez les personnes âgées (celles qui sont vraiment en danger face au SARS-Cov2).
Par exemple, le vaccin Astra-Zeneca a finalement été contre-indiqué chez les moins de 55 ans. Des thrombophlébites cérébrales… rares… mais mortelles… Les complotistes l’avaient annoncé. Le hasard leur a donné raison. Pas de quoi leur donner du crédit.
Pour ton vaccin Pfizer, on craint moins ce problème. Même si des problèmes de coagulations ne sont pas exclus. On découvre plutôt d’autres types d’événements. Par exemple, des myocardites sont observées chez l’adulte jeune… elles ne sont pas graves, la plupart du temps. On ne sait pas si elles se produiront aussi chez les adolescents, ni si elles seront plus ou moins fréquentes que chez l’adulte.
Il faut se rappeler que ces vaccins utilisent une technologie novatrice dite à « ARNm » … tu sais pour produire nous-même une protéine virale. Avoue, fallait y penser ! »
Une protéine Spike potentiellement toxique ? … ou pas…
« L’action des vaccins à ARNm consiste à produire dans ton corps une (seule et unique) protéine virale, sélectionnée spécifiquement = la protéine Spike.
Même si c’est en faible quantité, on sait désormais que cette protéine va se trouver dans plusieurs de tes organes². Il y a peu, seuls les complotistes croyaient cela possible. Désormais, on sait qu’elle ne se se limite pas à rester au niveau de la zone d’injection.
On ne connait pas pour le moment l’effet direct de la protéine Spike sur les différents organes de ton corps.
Des auteurs craignent les effets sur les organes reproducteurs (Une étude y répondra en Février 2022³).
D’autres ont montré que la protéine Spike peut interférer avec l’activité de nos reins.
Certains pensent qu’elle pourrait avoir une action toxique sur nos vaisseaux sanguins. Là encore, ce ne sont que des suppositions… »
Des suites imprévisibles
« Nous n’avons pas de recul sur les effets à moyen ou long terme de ce type de traitements innovants. Les papis et mamis vaccinés n’ont pas une espérance de vie suffisante pour que des effets au long cours puissent être redoutés. Mais toi, comme tu es jeune, on va pouvoir évaluer les effets de ces vaccins sur ton corps pendant des décennies et des décennies. C’est bien pour les générations futures ! »
Source: Public Sénat
Balance bénéfice/risque: un calcul pas simple
« Comme les vaccins consistent en une intervention pharmacologique sur des personnes non malades, le calcul de la balance bénéfice/risque doit être évalué avec particulièrement d’exigence.
On doit prendre en compte les particularités du patient. Pour un jeune, le risque infectieux n’est pas le même que pour un sénior.
On doit prendre en compte l’efficacité du traitement. Avec toutes les mutations du virus, depuis 15 mois. Difficile d’affirmer l’effet des vaccins élaborés pour le SARS-Cov2 de Mars 2020 sur les variants qui ré-apparaitront peut-être en Automne 2021…
Enfin, on prend en compte les risques du médicament… là, comme tu l’as compris… à moins d’avoir une boule de cristal…
Oui, je sais tu as entendu plein de savants déclarer: « La balance bénéfice/risque reste largement favorable ». J’espère qu’ils savent ce qu’ils disent… dommage, qu’ils ne partagent pas leur secret pour calculer l’incalculable. »
Une efficacité future impossible à prédire
« Le choix de cette protéine Spike comme cible des anticorps comporte d’autres inconvénients: On concentre l’intégralité de la stratégie vaccinale sur la reconnaissance spécifique d’une (et une seule) petite partie du virus.
Si cette protéine présente, elle-même, des mutations dans les nouveaux variants de virus, l’efficacité supposée du vaccin risque fort d’être remise en cause. Impossible de savoir à quoi s’attendre lors des prochaines récurrences. En tout cas, difficile d’extrapoler les résultats obtenus avec le coronavirus de Wuhan à ceux qui seront observés sur le variant indien… »
Vacciner en Eté … drôle d’idée, non ?
« J’oubliais. On te propose de te vacciner dès ce 15 Juin. Presque l’Eté ! On rentre en période de rémission épidémique (et oui, la diffusion du virus varie selon la saison… rappelle-toi l’Eté dernier… ben c’est la même chose cette année…) On pourrait se dire que tu seras tranquille pour l’automne prochain, mais il faut bien reconnaître que l’on a aucune idée de la forme que prendra le virus… si c’est le variant indien décrit actuellement, il y a de forts risques que le vaccin ne soit pas efficace…«
Donc, ton intérêt individuel … bof…
« C’est vrai. Je te propose un vaccin dont je ne peux assurer l’efficacité sur les futures épidémies. Mais tu peux y avoir accès dès aujourd’hui, à l’aube d’une période estivale peu épidémique. Je sais que tu le penses inutile pour toi car pas dangereux chez les jeunes, surtout en cette période de l’année où tu vas vire en extérieur… Bon, t’as pas tout à fait tort…mais… »
La vaccination altruiste ?
« En fait, le principal argument pour lequel on te demande de te vacciner, c’est pour protéger les personnes à risque…
A priori, il faudrait atteindre une immunité collective.
Celle-ci ne serait possible qu’à condition de vacciner largement les jeunes. Ne pas le faire pour eux-même, mais pour la Santé Publique, donc.
Personne ne sait précisément estimer le pourcentage de la population qui doit être vacciné pour obtenir cette fameuse immunité collective. Trop de facteurs sont encore inconnus. Penses-tu. On ne sait même pas si les premiers vaccinés sont toujours couverts aujourd’hui ! Quel « casse-tête ! »
Impossible de prédire l’effet du vaccin actuel sur les coronavirus à venir. L’immunité est transitoire. Sa durée en est aujourd’hui encore discutée. En tout cas, il ne s’agit pas d’une immunité acquise (ni durablement, ni définitivement). La comparaison avec les autres vaccins connus (tétanos, poliomyélite, rougeole, etc…) n’est pas pertinente. Celle avec le vaccin de la grippe l’est plus. Celui qu’on ne t’a jamais proposé…
Le virus mute en permanence. Comme tu le sais, chaque année, il faut renouveler le vaccin anti-grippal. Vas-tu devoir recommencer tous les ans le vaccin pour cette fameuse immunité vaccinale collective ? Je ne peux pas te répondre…
Difficile d’affirmer non plus que le vaccin empêchera que tu sois contaminant. C’est néanmoins l’espoir nourri par nos instances sanitaires et un argument (marketing ?) défendu par l’industrie pharmaceutique…Qui sait ?
Le Chili montre que cela est loin d’être acquis… Ce pays figure parmi les plus vaccinés du monde. Actuellement, l’épidémie semble en phase de résurgence. Saisonnalité. Au fait, le Chili appartient à l’hémisphère Sud. »
Alors voilà … maintenant tu as le choix… tu en sais autant que moi: je te vaccine ?
Voici donc une proposition « d’information type », qui semblerait la plus conforme possible à l’état des connaissances (et de notre ignorance) actuelles
Comptons sur Facebook, Twitter, Instagram et autres nouveaux outils de Fact-checking pour en vérifier le contenu. La période actuelle permet de censurer les fake-news et d’accompagner les contenus partagés « partiellement faux » par des avertissements infantilisants. C’est le moment de profiter de ses gardes fous salvateurs pour protéger la santé de nos jeunes générations.
Libre aux jeunes adultes majeurs de décider de se faire vacciner. Nombreux sont ceux qui reconnaissent prendre cette décision pour partir en vacances et/ou assister aux festivals estivaux. A priori, ce constat ne pose pas de problème déontologique à la corporation médicale. La fin justifie les moyens. N’attendons pas non plus que cela en pose à la sphère politique. L’incitation à la vaccination par les récentes vidéos de propagandes, les éventuelles récompenses promises, paraissent des stratégies assumées, légitimes et licites.
Désormais, la décision thérapeutique implique les enfants. Des mineurs. La responsabilité des adultes est toute autre. Un recueil de consentement, de façade, incomplet, imprécis, et « informel » ne suffira pas à écarter la responsabilité des prescripteurs, des industriels, ni des dirigeants.
Et c’est tant mieux !
En réparation des dommages corporels, les précédents juridiques sont légion. Nombreuses jurisprudences rappellent qu’il appartient au prescripteur de prouver qu’il a bien transmis les informations préalables au traitement. Le recueil d’un consentement éclairé doit préciser l’intégralité de son contenu.
La procédure, telle que préconisée par la DGS, ne sera en aucun cas suffisante. Rien ne soustraira ceux qui s’en seront contentés à leur responsabilité. Chacun devra répondre aux conséquences de ses actes. Les patients ne se satisferont pas d’un « on ne savait pas« . C’est probablement la seule (triste) consolation pour ceux qui s’inquiètent légitimement pour les jeunes générations.