COVID-19 : 1-2-3 je t’embrouille….

Du risque de vouloir faire simple quand la réalité est complexe

 

Concernant la situation pandémique actuelle, force est de constater que nos médias dressent le bilan suivant :

« L’Australie re-confine. Le nombre de cas avérés aux Etats Unis bat des records. Au Brésil, le président Bolsonaro annonce être, lui-même, contaminé » (Europe 1, 19h30 le 7/07/2020)

Le message est clair :  L’épidémie reprend de plus belle dès lors qu’on observe ce qui se passe dans le monde.

Pourtant, lorsqu’on s’intéresse, d’un peu  plus près, aux données épidémiologiques accessibles à tous, il s’avère plus difficile qu’il n’y paraît de se faire une opinion tranchée. On trouve, pèle-mêle, des chiffres de mortalité en faveur d’une résolution de l’épidémie (dans la plupart des pays d’Europe, par exemple), des taux de létalité hétérogènes dans le monde mais en constante réévaluation à la baisse; à contrario, on alerte également sur une augmentation des cas de covid-19 déclarés. Les signes d’une seconde vague sont évidents pour certains (apparition d’inquiétants « clusters »  induits par le relâchement prématuré des mesures de prévention). Une récurrence saisonnière est évoquée comme un scénario hautement probable pour certains experts. Il en ressort une indéniable impression de confusion.

Chez les français, il semble que 2 grandes perceptions s’affrontent :

1/ l’épidémie est finie, devant nous la crise économique ;

2/ le pire est devant nous, le relâchement prématuré des gestes barrières va conduire à une nouvelle explosion des cas…

 

Seule la peur est partagée unanimement… mais est-elle vraiment la meilleure conseillère quand elle co-habite avec une simplification outrancière de la réalité  ?

 

 

Alors, comment s’y retrouver ? Comment tenter de conserver un regard rationnel ?

Après avoir rythmé le quotidien des français par les chiffres de décès quotidiens imputés au coronavirus, ces données macabres ne sont désormais plus l’indice privilégié pour rendre compte de l’actualité pandémique. L’évaluation de la situation semble maintenant s’appuyer sur le décompte des nouveaux cas avérés dans le monde. Les autorités sanitaires mettent également en exergue des nouveaux « clusters ». L’anglicisme est désormais devenu familier, sinon incontournable. En France, comme dans les autres pays étrangers, ces nouveaux foyers de contamination sont présentés comme suffisants pour affirmer que la situation sanitaire ne s’améliore pas. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il peut ainsi paraître évident d’en conclure que la seconde vague de coronavirus SARS-cov2 se profile bel et bien.

Pourtant, l’analyse pourrait bien demeurer bien plus complexe qu’il n’y paraît. On sait que le dénombrement des cas d’infection au coronavirus dépend des avancées technologiques et des politiques menées par les autorités de santé pour proposer des campagnes de dépistage massif (idem pour la mise à jour des fameux clusters).

Afin d’illustrer les limites et biais de ces données isolées, regardons l’évolution du nombre de nouveaux décès enregistrés par covid-19 dans les principaux pays du monde. Ces informations ne sont pas vraiment diffusées actuellement, loin s’en faut. Probablement, est-il préférable de ne pas communiquer sur les relatives « bonnes nouvelles ». Les populations risqueraient de se croire hors de danger et de prendre des risques inconsidérés.

Voilà ce qu’on observerait sur nos écrans néanmoins si les rédactions avaient décidé de traiter le sujet sous cet autre angle statistique (lui-même, parcellaire et biaisé, comme l’est le traitement actuel de l’actualité):

 

Commençons pas notre métropole:

 

La Suède a choisi de ne pas procéder au confinement de sa population:

 

 

On peut la comparer à ses pays voisins:

 

 

Les voisins directs de la France:

 

On pensait les pays du Maghreb épargnés par l’hécatombe due au virus, certains pensent qu’ils n’ont bénéficié que d’un retard de survenue:

 

 

Mais c’est en Amérique du Nord que l’insouciance des occidentaux et certains dirigeants semblerait la plus évidente si on en croit le contenu d’articles de presse nationale :

 

Observons l’aggravation de la situation au travers des décès:

Contrôlons avec le voisin canadien:

 

 

Il peut être intéressant d’observer ce qui se passe chez les pays qui furent les premiers touchés

La Corée du Sud croyait s’en sortir « pas trop mal », mais elle aurait peut-être trop vite pensé la vague passée… ou pas…

 

Le Japon ?

 

Difficile de tirer enseignement des chiffres chinois…

 

L’autre géant asiatique:

 

Les journalistes ne sont pas allés construire de toute pièce les éléments qui justifient le maintien d’une surveillance vigilante du phénomène épidémique dont on ignore encore aujourd’hui les véritables facteurs déterminants.

 

La Russie semble en plein essor épidémique:

 

 

Ainsi, en Amérique centrale et du Sud :

 

Ailleurs, dans l’hémisphère sud:

 

 

En Océanie:

 

 

Conclusion

Au total, si on considère l’évolution du nombre de décès quotidien par Covid-19 dans le monde, on note que la quasi-totalité de l’hémisphère Nord fait état d’une diminution régulière du nombre de victimes du coronavirus SARS-Cov2,  En dehors du cas particulier de la Russie.

C’est également le cas au Maghreb et en Afrique sub-saharienne.

L’Amérique centrale et surtout les états d’Amérique du Sud paraissent, eux, traverser un pic de mortalité. Tout comme l’Afrique du Sud, l’Angola et Madagascar…

En Océanie, l’Australie et la Nouvelle Zélande semblent avoir été relativement épargnées par la pandémie. Il n’est pas impossible que les cas recensés (et les décès par Covid-19) correspondent à des cas d’infections importées de l’hémisphère nord. Des spécialistes encouragent à suivre avec particulièrement d’attention ce qu’il va s’y passer dans les semaines et mois à venir. La réponse à l’éventualité d’une récurrence saisonnière, chez nous, en Hiver/Printemps prochains, s’y trouve peut-être…

 

Bien malin celui qui peut tirer une tendance générale à tant d’hétérogénéité. Cependant, l’observation des écarts et décalages de courbes de décès, observés dans les différents pays de notre planète est probablement bien riche en enseignements. Il s’y trouve des éléments de réponses indispensables, si tant est, que les personnes compétentes s’y penchent avec objectivité.

 

 

Références :

Worldometers.info

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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