Les tests PCR pour le coronavirus dépistent-ils des malades guéris ?

Nous avons vu, dans un précédent article, que chercher à estimer l’évolution de l’actuelle pandémie par la seule analyse des nouveaux cas dépistés comportait un important biais « de recueil des données ».

En effet, plus on teste plus on a de chance de repérer des personnes positives au SARS-Cov2. En France, la campagne de dépistage a été plus que timide en début de pandémie. De l’aveu même du président Macron, elle devient désormais le principal moyen mis en œuvre afin de prévenir une seconde vague. Il vient d’ailleurs d’encourager les français à aller se faire tester, au moindre symptôme ou même en leur absence  « s’ils souhaitent être rassurés » (allocution du 14 Juillet).

Au-delà de l’impact que cela ne manquera pas d’avoir sur les chiffres attendus dans les prochains jours, il est légitime de s’interroger sur la signification véritable d’un test PCR positif. Est-on certain que l’on met en évidence une infection « active » lorsque le patient positif est asymptomatique ?

En effet, le Pr Yoram Lass, infectiologue israélien, expliquait récemment que la PCR était susceptible de mettre en évidence des « virus morts » … Donc des patients anciennement contaminés, certes, mais bel et bien guéris au moment de la pratique du test (donc de leur recensement pour les données statistiques).

Qu’en est-il vraiment ?

Un document publié par les autorités de Santé Publique de l’Ontario, semble confirmer cette affirmation depuis le 16 Juin dernier :

  • De nouveaux éléments probants circulent sur l’obtention de résultats positifs, après guérison, aux tests d’amplification en chaîne par polymérase de transcription inverse en temps réel (RT-PCR) chez des personnes déclarées rétablies de leur infection à la COVID-19. Les données épidémiologiques et de laboratoire recueillies jusqu’à présent laissent entendre que les résultats positifs après guérison sont dus à l’excrétion de fragments de virus non viables ne présentant aucun risque de transmission.

     

En clair, quand un individu sans symptôme est testé positif, il n’est pas certain qu’il soit malade (et donc contagieux). Pourtant dès lors que son résultat se révèle positif, il est déclaré et recensé dans les chiffres officiels.

Il n’est pas question de prôner un déconfinement aveugle et décomplexé. Cette réflexion n’a pas, non plus, pour dessein d’étayer la thèse selon laquelle l’opinion publique serait manipulée pour maintenir la crainte du virus jusqu’à l’obtention du précieux (et lucratif) vaccin.

En revanche, il semble indispensable que chacun soit informé sur la signification réelle et les limites des chiffres qui sont, et vont continuer d’être, relayés par les médias.

Références: 

santepublicontario.ca

i24News Interview du Pr Yoram Lass

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