Masques à l’école: ce que tout parent devrait savoir

Chat échaudé…

La rentrée scolaire 2022/2023 est imminente. Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (ex- conseil scientifique), a rapidement évoqué la menace sanitaire d’une 8ème vague COVID automnale. Les médias ont, bien entendu, largement relayé cette sombre prédiction. Prévoyant comme jamais, le ministère de l’enseignement a établit un protocole qui détermine 3 niveaux de mesures.

Le port des masques y est, bien sûr, évoqué dès le premier niveau de vigilance.

La revue Environnemental Research vient de publier, dans son numéro de Septembre, un article évaluant l’impact du port du masque à l’école sur le taux de dioxyde de carbone inspiré par les élèves.

Carbon dioxide rises beyond acceptable safety levels in children under nose and mouth covering: Results of an experimental measurement study in healthy children

On peut craindre que l’AFP ne relaie pas l’information (on parie ?). Nous la pensons pourtant indispensable. Enseignants et parents pourront ainsi chercher à évaluer la balance bénéfice/inconvénient concernant l’obligation du masque en milieu scolaire.

Balance bénéfice/inconvénient

Bénéfices ?

Prévenir la contamination

Il paraît légitime de passer rapidement sur les bénéfices attribuables au port du masque à l’école.

En effet, chacun a pu observer sa redoutable efficacité pour enrayer la diffusion du variant omicron en milieu scolaire…. Les enfants n’ont-ils pas passé l’année scolaire 2021/2022 entre le statut de « cas contact » et celui de « PCR positif » ?

La contamination en milieu clos s’effectue plus par phénomène d’aérosolisation* que par projections directes de salive. Question consensus, il y en a qui ne fait pas débat: les masques chirurgicaux sont inefficaces sur le phénomène d’aérosolisation. Certes, ils permettent d’éviter les projections directes de gouttelettes salivaires… Bref, ils empêchent les élèves de se cracher dessus entre eux…

Réduire la mortalité

Un ex-membre de l’O.M.S rappelait récemment (via une vidéo complotiste) qu’une pandémie se définie avant tout par la surmortalité qu’elle génère (et non pas, par un simple nombre de PCR positifs). Ainsi, le bénéfice des masques dépend du risque réel encouru par les populations cibles vis-à-vis du SARS-COV2. A ce sujet, le Lancet a publié une évaluation de la létalité COVID par classe d’âge. Verdict: comprise entre 0,002 et 0,007 % chez nos chers bambins. On se demande pourquoi on ne les a pas, jusqu’alors, contraints à porter des masques durant les épidémies annuelles de grippe… Dont acte.

Infection Fatality Ratio: taux de décès parmi les cas d’infections

Inconvénients

Sur la stabilité psychique et les apprentissages

Au rang des inconvénients, des orthophonistes ont tenté d’alerter sur un probable effet délétère sur l’attention, sur la compréhension par les élèves porteurs de handicap auditif ou présentant des troubles neuro-développementaux. Certains auteurs ont évoqué une possible répercussion sur la reconnaissance faciale des émotions. Des problématiques liées aux facultés empathiques pourraient en découler. D’autres ont dénoncé l’impact anxiogène d’une telle omniprésence des masques et signalé la réémergence des troubles anxio-dépressifs en pédo-psychiatrie (TOCs, dépressions, suicides…)

Sur la fonction respiratoire

Certains ont osé craindre un effet néfaste du masque sur la fonction ventilatoire des enfants. La question a souvent été sujet à dérision. Les spécialistes l’ont vite écartée d’un revers de main.

Des chercheurs allemands ont pourtant conçu un protocole d’observation des conséquences au port du masque sur l’air inspiré. 

Le résumé de l’article

Pendant la pandémie de Covid-19, les dispositifs couvrant le nez et la bouche ont été rendus obligatoires à l’école pour les enfants dans de nombreux pays. 

Nous avons voulu déterminer les taux moyens de CO2 présents dans l’air inhalé sous de tels dispositifs chez les enfants âgés de 6 à 17 ans. 

Nous avons utilisé des mesures répétées de l’air inspiré sous les masques chirurgicaux et masques FFP2 (conformes aux normes européennes EN 149). On les a comparé à la teneur de l’air ambiant en CO2 via un essai expérimental, contrôlé, intra-individuel, sur 25 minutes. 

La teneur en CO2 a été mesurée toutes les 15 secondes. Ce, par un dispositif automatisé à double longueur d’onde de mesure du CO2 par infrarouge (G100, Geotech, Leamington Spa, Royaume-Uni), pendant 25 min, dans un cadre expérimental effectué en temps réel, sur des enfants assis. 

Après une mesure de base, les enfants ont reçu deux types de dispositifs couvrants « nez et bouche » couramment portés : des masques chirurgicaux et des masques FFP2, par séquences aléatoires, pendant 3 minutes chacun. Nous avons maintenu les niveaux de CO2 ambiants en dessous de 1000 parties par million (ppm) grâce à une ventilation fréquente. Nous avons mesuré la fréquence respiratoire et le pouls en tant que potentielles variables physiologiques régulatrices. 

Quarante-cinq enfants, 25 garçons, 20 filles, ayant 10,7 ans de moyenne d’âge (écart-type 2,6) ont été évalués.

Nous avons mesuré des taux de 13 100 ppm (SD 380) sous masque chirurgical et de 13 900 ppm (SD 370) sous masque FFP2 en air inhalé. Un modèle linéaire avec l’âge comme co-variable a montré un effet hautement significatif sur les conditions respiratoire (p < 1*10−9). Nous avons mesuré 2 700 ppm (ET 100) de CO2 expiré avant l’expérience et 2 800 ppm (ET 100) au terme de l’expérience, une petite différence non significative. 

Des ajustements adaptés ont révélé que la modification était dû uniquement aux masques et que la différence entre les deux types de masques était faible et non significative. 

Le port de masques chirurgicaux ou masques FFP2 provoque une augmentation rapide de la teneur en CO2 dans l’air inhalé, chez les enfants en bonne santé, au repos, en position assise, jusqu’à un niveau très élevé , qui pourrait être dangereux pour la santé des enfants.

Définition: Aérosolisation: Diffusion aérienne de fines particules par aérosol.Aérosolisation d’un médicament, d’un virus.

Référence:

Harald Walach, Helmut Traindl, Juliane Prentice, Ronald Weikl, Andreas Diemer, Anna Kappes, Stefan Hockertz,
Carbon dioxide rises beyond acceptable safety levels in children under nose and mouth covering: Results of an experimental measurement study in healthy children,
Environmental Research,
Volume 212, Part D,
2022,
113564,
ISSN 0013-9351,

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