Des Suisses démystifient le virus meurtrier

Des chercheurs suisses viennent de publier une étude. Ils y livrent leur estimation du taux de létalité présumé pour le coronavirus de Wuhan. Il est temps de mieux connaître les caractéristiques épidémiologiques de ce virus qui vient de mettre à l’arrêt la quasi-totalité de la planète.

 

Létalité

Le risque de mortalité par infection (IFR: Infection Fatality Rate)  est le nombre moyen de décès parmi les personnes infectées par un agent pathogène. Il essentiel pour caractériser la gravité de l’infection. On l’évalue en populationgénérale, ainsi que pour des groupes démographiques spécifiques. À ce jour, on retrouve peu d’estimations empiriques de l’IFR pour le SRAS-CoV-2 en raison de difficultés à mesurer le taux d’infection.

La séroprévalence évalue le nombre de personnes, dans une population donnée, ayant été exposées à un microorganisme et qui développent des anticorps spécifiques à des taux significatifs.

Des études de séroprévalence fournissent une occasion capitale d’estimer le taux d’infections dans une communauté. Combinées avec le nombre de décès, elles permettent d’aboutir enfin à des estimations fiables de l’IFR.

 

Résultats

Dans leurs résultats, les auteurs ont estimé les IFR globaux, mais aussi spécifiques aux différentes classes d’âge, pour le canton de Genève, en Suisse. Entre le 24 février et le 2 juin 2020, il y a eu 5039 cas confirmés de COVID-19 et 286 décès signalés à Genève (ville de 506765 habitants).

Ils ont déduit des IFR stratifiés par âge (5 à 9 ans, 10 à 19 ans, 20 à 49 ans, 50 à 64 ans et ≥ 65 ans) par corrélation entre le nombre de décès observés et le nombre estimé d’individus infectés par les enquêtes sérologiques.

Sur les 286 décès signalés par le SRAS-CoV-2, la plus jeune personne décédée avait 31 ans.

Les personnes infectées âgées de 20 à 49 ans avaient un IFR de 0,0092% ; (un risque de décès pour 10 870 individus infectés).

L’IFR s’élève à 0,14%  pour les personnes âgées de 50 à 64 ans.

Il atteint une valeur maximale de 5,6%  pour les personnes âgées de 65 ans et plus. 

Après prise en compte des données démographiques et de séroprévalence spécifique par âge, l’ IFR global en population générale est évalué à 0,64%.

 

Limites

Dans les limites de l’étude, les auteurs révèlent que la moitié des décès dénombrés chez les plus de 65 ans, l’ont été au sein d’institutions pour personnes âgées. Les études de séroprévalence n’ont pas permis une bonne évaluation du taux de contamination au sein de cette population particulière. Cette sous-représentation peut aboutir à une surestimation de l’IFR dans le groupe des 65 ans et plus, si la séroprévalence dans cette population institutionnalisée est plus élevée que dans la population générale du même âge.

De même, les estimations d’IFR sont basées sur un repérage des anticorps post-infection, dont la cinétique de production/disparition peut différer entre les infections sévères et bénignes. Si les infections bénignes ont des réponses immunitaires nettement plus faibles et de courte durée, les estimations de l’IFR pourraient être biaisées à la hausse.

 

Conséquences

Ces résultats révèlent que les estimations de l’IFR à l’échelle de la population masquent une grande hétérogénéité selon l’âge. Ils soulignent l’importance d’interventions ciblées sur l’âge pour réduire les expositions chez les personnes les plus à risque de décès.

Et si il avait été pertinent de protéger les personnes réellement en danger en laissant vivre les autres jusqu’à obtention d’une immunité de groupe ?

En agissant selon le « principe de précaution« , les états auraient provoqué inutilement et maladroitement la plus grande crise économique mondiale induite par une catastrophe sanitaire. Les victimes des conséquences indirectes des mesures radicales prises pour protéger les citoyens n’ont pas encore pu être évaluées de façon pertinente. Surtout, elles restent probablement à venir.

On n’ose imaginer ce qui se passerait(ra) le jour où les populations seraient(ront) confrontées à un agent pathogène aussi meurtrier que le virus Ebola, ou d’autres coronavirus plus virulents déjà oubliés (MERS-Cov, SRAS-Cov1…)

 

Pour éviter le « Cherry picking », n’hésitez pas à consulter la source directe de l’étude: Serology-Informed estimates of SARS-Cov-2 Infection, Fatality Risk in Geneva, Switzerland in Lancet Infectious Disease, 14 Juillet 2020

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