Elèves masqués dès 6 ans… quand nos autorités oublient le « primum non nocere »

Quelle mouche a donc piqué nos responsables politiques ? Qui vient de décider d’une rentrée scolaire avec obligation du masque pour les élèves dès 6 ans ?

Ministre de l’éducation nationale, ministre de la santé, premier ministre ou bien le président lui-même. Qui est à l’origine de cette décision ?

Si le conseil scientifique s’est prononcé en faveur de cette mesure – tant redoutée par les spécialistes des sciences de l’éducation et de la petite enfance – sur quelles arguments scientifiques se base-t’il ?

 

Voici les grandes lignes d’un article paru dans le magasine Nature. Il nous livre une synthèse des connaissances acquises sur l’histoire naturelle du SARS-Cov2 et ses interactions avec les enfants.

 

Etat actuel des connaissances

Les données recueillies dans le monde suggèrent de plus en plus que l’école n’est pas un nid à infections par coronavirus. Contre toute attente, les infections par COVID-19 n’ont pas augmenté après réouverture des écoles et des garderies. De plus, lorsque des épidémies s’y développent, elles se cantonnent généralement à la contamination d’un petit nombre d’individus.

La recherche montre que les enfants sont susceptibles d’attraper le virus et de rejeter des particules virales. Les enfants les plus âgés sont les plus susceptibles de se montrer contaminants.  A contrario, les très jeunes enfants ne le semblent pas.

Les raisons de ces tendances ne sont pas claires pour les scientifiques. Elles ont cependant des implications politiques majeures pour les enfants plus âgés et les enseignants.

En apparence, les écoles et les garderies devraient offrir le cadre idéal pour la transmission du coronavirus. De grands groupes s’y rassemblent, en lieu clos, pendant de longues périodes. Pourtant, dans le monde, les infections COVID-19 se confirment bien plus faibles chez les enfants que chez les adultes.

«Les enfants semblent être plutôt spectateurs de la situation épidémique, que d’ y contribuer» explique Walter Haas, épidémiologiste en maladies infectieuses à l’Institut Robert Koch de Berlin.

 

Recueil des preuves

Les données collectées dans le monde ont précédemment montré que les écoles pouvaient rouvrir en toute sécurité lorsque la transmission communautaire est faible.

Même là où les infections communautaires étaient en augmentation, les flambées dans les écoles sont restées rares.

Italie

Plus de 65 000 écoles en Italie ont rouvert en septembre, alors que le nombre de cas augmentait dans la population. Mais seuls 1 212 établissements rapportaient des épidémies quatre semaines plus tard. Dans 93% des cas, une seule infection était signalée. Une seule école secondaire relevait un groupe de plus de 10 personnes infectées.

Australie

Dans l’État de Victoria, en Australie, une vague d’infections au COVID-19 a explosé en Juillet. Les grandes épidémies liées aux écoles et aux garderies sont toutefois restées rares, malgré le maintien d’une ouverture partielle des établissements. Les deux tiers des 1635 infections par COVID-19 survenus en écoles restaient limitées à un seul cas, et 91% concernaient moins de 10 personnes.

Etats-Unis

Aux États-Unis, la transmission communautaire restait élevée dans de nombreux endroits lorsque les écoles ont commencé à rouvrir en Août. La proportion d’infections chez les enfants a bien continué d’augmenter, selon Ashlesha Kaushik, pédiatre à l’American Academy. Mais il est difficile d’évaluer la participation des foyers intra-scolaires à la transmission communautaire. Bien d’autres facteurs ont également contribué à la propagation du virus. L’augmentation des tests, dans le second temps de la pandémie, a probablement aussi gonflé le nombre de cas.

Angleterre

Les données sur l’éclosion de cas scolaires en Angleterre ont également montré que les adultes étaient souvent les premiers à être infectés. La plupart des 30 clusters scolaires, confirmés en Juin, impliquaient une transmission entre membres du personnel. Seulement 2 auraient impliqué une propagation d’élève à étudiant.

 

Les jeunes enfants transmettent moins

Les chercheurs supposent que les enfants de moins de 12 à 14 ans sont moins sensibles que les adultes à l’infection.  Ces données émanent d’une méta-analyse d’études de prévalence.

Les jeunes enfants sont peu susceptibles de se transmettre le virus entre eux.

Etude Allemande

Une analyse des écoles allemandes montre que les infections sont moins fréquentes chez les enfants âgés de 6 à 10 ans que chez les enfants plus âgés et les adultes travaillant dans les écoles.

«Le potentiel de transmission augmente avec l’âge. Les adolescents sont tout aussi susceptibles de transmettre le virus que les adultes.»

Les adolescents et les enseignants devraient donc faire l’objet des mesures d’atténuation, Le port de masques ou le retour aux cours en ligne se justifieraient pour eux, lorsque la transmission communautaire est élevée.

Etats-Unis

Ce gradient d’infectiosité est corroboré par d’autres recueils de données. Aux États-Unis, le taux d’infection est deux fois plus élevé chez les enfants de 12 à 17 ans que chez les 5-11 ans.

Selon les données de 200 000 élèves dans 47 États américains, recueillies par l’économiste Emily Oster (Université de Rhode Island), l’incidence était la plus élevée chez les lycéens, suivis par ceux du collège, puis du primaire.

Australie

Mais «nous ne comprenons pas vraiment l’histoire naturelle de la transmission chez les enfants, car nous intervenons d’ores et déjà sur le contexte scolaire», déclare la pédiatre Fiona Russell de l’université de Melbourne. Les enfants ne sont pas dans un environnement scolaire typique. Ils sont encouragés à préserver des distances sociales, ils portent des masques et suivent d’autres précautions. Ces facteurs de confusion compliquent l’évaluation des mécanismes infectieux.

Les données tirées des statistiques nationales sur le COVID-19 présentent également d’autres lacunes. Aux États-Unis, par exemple, les infections asymptomatiques sont encore omises en raison des politiques selon lesquelles seules les personnes qui développent des symptômes sont testées.

 

Mécanisme mystérieux

On ne sait pas pourquoi les jeunes enfants semblent moins susceptibles de propager le nouveau coronavirus. Une hypothèse porte sur leurs capacités pulmonaires plus faibles. Ils seraient moins capables de projeter des aérosols infectieux que les adultes. Se modèle s’observe dans la tuberculose. Mais la tuberculose se propage à partir de lésions pulmonaires. Les infections par le SRAS-CoV-2 sont différentes. Le virus infecte les voies respiratoires supérieures. La question laisse les spécialistes encore perplexes.

Une autre possibilité reposent sur le fait qu’ils sont plus souvent asymptomatiques. Pas de toux ni éternuement. Peu d’aérosolisation. Une absence de symptôme qui signerait une charge virale moindre. Des défenses immunitaires plus efficaces sur les virus ORL. Dans une étude menée au Royaume-Uni sur des enfants âgés de 2 à 15 ans, jusqu’à 50% des enfants infectés n’ont développé aucun symptôme.

«Il n’y a pas de transmission zéro ou de risque zéro», déclare le Pr Russel (pédiatre australienne). Mais le risque d’infection à l’école est faible, surtout lorsque la transmission communautaire est faible, poursuit-elle.

 

 

Les données à venir préciseront l’étendue du désastre

La France semble donc briller par son absence de participation aux données scientifiques recueillies pour élucider le rôle joué par les enfants dans la pandémie.

Les conséquences des mesures mises en oeuvre pour stopper l’épidémie de coronavirus ne pourront être évaluées que dans les mois et années à venir.

Il s’agira d’évaluer les répercussions pédagogiques et psychologiques de 6 mois de fermeture des établissements scolaires induits par un confinement total suivi par la trêve estivale.

Nos spécialistes étudieront probablement les conséquences pour nos plus jeunes d’avoir été encadrés par du personnel masqué au sein de leurs établissements scolaires. Nous découvrirons probablement l’impact du port d’un masque par un enseignant sur la transmission du savoir, comme sur le maintien de l’attention des élèves.

Par la récente décision portant sur le port du masque dès 6 ans, nous allons recueillir d’autres observations:

  • Interagir avec ses pairs en étant privé de l’expression faciale. Les conséquences sur l’apprentissage de l’empathie, sur la compréhension d’autrui et les échanges inter-personnels ont été étudiés au travers de tristes périodes de notre histoire.
  • Ce stigmate omniprésent d’une supposée dangerosité représentée par l’Autre ne manquera pas d’influer sur ceux qui demeurent des êtres sociaux en construction. Les adultes auront détérioré l’environnement censé leur permettre des liens d’attachements sécures. Ils expliqueront l’avoir fait pour préserver les enfants d’un virus, pourtant bénin pour eux.
  • Quand à l’efficience sanitaire de la mesure, inutile de rappeler que le port du masque doit s’accompagner de précautions et règles d’asepsies strictes. Sans elles, le bout de tissu peut vite se transformer en un nid à microbes astucieusement maintenu devant la bouche de nos bambins. En accueillant les différents germes ORL, ces boites de pétri permettent une concentration virale rêvée pour initier des transmissions manu-portées

 

Aurions-nous cru un jour accepter ces actuelles expérimentations menées sur les plus jeunes ?

 

Défendre l’intérêt des enfants

Devant ces enjeux capitaux, il était urgent que certaines instances s’élèvent pour prendre la défense des jeunes générations. Les syndicats d’enseignants semblent prendre la parole. Ils dénoncent, pour le moment…. des mesures sanitaires insuffisantes… ?  Ils préconisent pour la plupart une re-fermeture des classes et des cours à distance. Les enseignants ont peurs. Les médias sont parvenus à leur dicter quelle posture adopter.

Nos aînés ont donc (légitimement) peurs. Les parents ont peur, sans comprendre vraiment pourquoi. Les soignants ont peur, par manque chronique de moyens, dénoncés chaque saison. Nos dirigeants ont peur… de se voir reprocher des mesures insuffisantes.

La peur dicte les réactions et les stratégies censées protéger notre Santé. Rappelons que la Santé représente un « état de bien-être global et total, aussi bien biologique, que psychologique et social ».

Chacun entérine un principe de précaution, rêvé salvateur. Plus que jamais, il est de bon ton de préférer « pêcher par excès, plutôt que par défaut« .

Notre société paraît ainsi disposée à entériner un sacrifice de nos générations futures. 

Un jour viendra où il faudra répondre de tout cela.

 

Références

 

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