Tabagisme: ce que l’on sait, ce que l’on croit, ce qu’on nous cache…

PARTIE 4

 

SOIT… MAIS CE FAMEUX TRAITEMENT « IDEAL » de la dépendance à la nicotine ? Il existe, oui ou non ?

Il existe, en effet, un médicament dont le profil d’action et d’effets indésirables se rapproche grandement de cette définition…

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Les patchs nicotiniques permettent la délivrance transdermique, régulière et lente, de nicotine dans l’organisme. Il est nécessaire de rappeler que la nicotine de présenterait pas de toxicité cellulaire directe (contrairement aux particules incandescentes, monoxyde de carbone et autres goudrons…) Elle est, en revanche, l’élément responsable de l’addiction par son effet psychoactif stimulant et anxiolytique, à la fois. Le risque addictif n’existerait donc que SI on l’administre la nicotine par une voie susceptible de générer des pics de concentrations sanguines en cette substance (eux-même corrélés à l’effet renforçant positif ressenti…) Il est donc pharmacologiquement injustifié de craindre le développement d’une dépendance aux patchs nicotiniques (contrairement aux autres formes de délivrance, proposées en pharmacie…)

Conclure  «Tu es maintenant dépendant aux patchs» est donc injustifié !

Le patch nicotinique est relativement bien toléré dans la majorité des cas. Il présente une sécurité d’usage qui a tardée a être mise en évidence et qui peine désormais à être diffusée auprès des usagers (les études concernant les femmes enceintes et l’utilisation chez les patients cardiaques en attestent pourtant peu à peu…)

Le seul frein numéro à l’usage des patchs nicotiniques réside probablement dans les réactions cutanées d’irritations locales, chez certains sujets. Loin d’être rares, ces allergies peuvent être source d’un grand inconfort, voire pourvoyeuses d’interruption du traitement.

 

 

Pourquoi peut-on recueillir tant des témoignages de déception, chez des personnes qui disent avoir utilisé le patch nicotinique pour guérir leur addiction et rapportent ne pas y avoir trouvé le bénéfice attendu ?

Abordons (enfin) le thème des bonnes pratiques et des informations pertinentes à délivrer.

On ne peut que déplorer l’absence de suivi spécialisé, qui accompagne trop souvent l’usage des patchs nicotiniques. Peut-être faudrait-il soumettre ce traitement à une prescription médicale initiale ? Si cela peut nuire à l’accessibilité du traitement, on gagnerait probablement par les fondamentales recommandations d’usage. On a jamais vu médecin initier une traitement par insuline chez un diabétique, sans envisager un suivi intensif et régulier jusqu’à stabilisation des glycémies. Le prescripteur recherche les signes cliniques et biologiques qui lui permettront d’affiner la quantité nécessaire d’hormone hypoglycémiante, jusqu’à obtention d’une rémission complète du désordre métabolique. Celle-ci sera attestée par différentes mesures biologiques et par les observations cliniques. Les mêmes principes devraient être appliqués au suivi d’une substitution de la nicotine inhalée par un mode de délivrance « trans-cutanée »: susceptible de permettre la disparition totale du « craving », la suppression des dommages liés à l’usage habituel de la substance par voie pulmonaire, moyennant un profil d’action qui ne génère pas d’effet « récréatif » (shoot) et ne présente peu/pas d’effets secondaires.

 

 

« J’étais trop excité, j’ai retiré le patch… »

Les effets secondaires qui peuvent être attribués aux dispositifs de délivrance nicotinique transdermique sont: érythèmes (et/ou démangeaisons) locaux, nausées/vomissements, maux de tête et diarrhées, essentiellement. Outre les érythèmes locaux dont nous venons déjà de parler, les autres manifestations sont grandement évocatrices de SURDOSAGE. Une réévaluation à la baisse de la posologie (dosage) des patchs suffira donc à les faire disparaître, sans remettre en cause l’objectif thérapeutique poursuivi. Les autres symptômes souvent rapportés par les utilisateurs de patchs sont plus délicats d’interprétations: les troubles du sommeil, l’irritabilité, la tachycardie, par exemple, sont des signes pouvant évoquer un SOUS-DOSAGE en nicotine et pas forcément un effet néfaste de la substance thérapeutique elle-même. La nicotine semble cependant présenter une action réelle de perturbation des première nuits sous traitement (survenues de cauchemars). Cet effet inconstant est transitoire ( quelques jours le plus souvent).

Précisons que la prise de poids, tant redoutée par les «fumeurs-repentants», découle probablement de plusieurs phénomènes : réaction du corps face à une privation brutale en une substance à laquelle il était habitué, perte de l’effet anorexigène de la nicotine, compensation comportementale du «manque» par grignotage… Un traitement de substitution correctement conduit devrait donc réduire grandement les risques de gain pondéral (cette excuse ne tient donc plus pour les personnes véritablement motivées !)

 

 

Ceux qui penseraient encore que seul le geste leur manque, et qu’il serait responsable de leur rechute, sont invités à se procurer la « fausse bonne idée » du siècle contre le tabagisme : les cigarettes NTB®, sans nicotine ! … Le principe ?Conservez le geste, sans la substance addictive ! Curieusement, cette approche basée sur des considérations psychanalytiques de la dépendance (régression au stade oral and co) ou « pseudo-comportementales » a constitué un véritable fiasco.

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COMMENT UTILISER LE PATCH NICOTINIQUE ? RENVERSONS UN DOGME !!!!

Vers la fin …

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