Tabagisme: ce que l’on sait, ce que l’on croit, ce qu’on nous cache…

PARTIE 3

 

ALORS ? POUR LE TABAC ? C’EST QUOI L’INFO CENSEE FAIRE LE BUZZ ??

 

Ben, déjà l’information essentielle, c’est qu’il existe une bibliothèque scientifique internationale indépendante, gérée par une organisation à but non lucratif, qui se charge de:

  •  recueillir l’intégralité des publications scientifiques portant sur une question donnée,
  • d’analyser les forces et faiblesses de chacune d’elles (biais) pour évaluer leur fiabilités relatives
  • afin de délivrer une synthèse des informations disponibles à un instant t et d’en tirer les réelles conclusions concernant le sujet étudié, à un moment donné.

Pour caricaturer les enjeux inhérents à la critique scientifique: une étude qui porterait sur des milliers de personnes, observées sur une période de plusieurs mois, apportera plus de connaissances sur le comportement humain, que la simple observation de ma propre personne, sous ma propre douche, effectuée le Lundi 8 Septembre 2015 à 7h00… Pourtant, en médecine comme dans d’autres disciplines scientifiques, l’étude qui se baserait sur mon unique comportement, durant mes 15 minutes de douche, trouvera probablement le moyen d’être publiée au sein d’une revue internationale – même si, probablement, d’importance et de reconnaissance scientifique mineure (impact factor faible). Cette « vitrine » lui permettra pourtant d’être répertoriée parmi la multitude d’études disponibles sur le comportement humain…

La revue gérée par de nombreux collaborateurs scientifiques indépendants au travers du monde – qui se charge donc de recueillir et pondérer toutes les informations, de synthétiser ce que l’on peut conclure de la sommes des données d’analyses issues de chacune d’elles – se nomme la Bibliothèque Cochrane.

 

Que nous dit la revue Cochrane concernant la dépendance au tabac ??

L’effet véritable et spécifique d’une intervention thérapeutique doit montrer ses effets au delà des effets: placebo/«prise en charge»/ou autre suggestibilité inhérente aux tours de passe-passe … Pas la peine donc d’objecter le fameux « chez moi, ça a marché », véritable manne financière pour Allen Carr qui délivre une prophétie digne de la Haute Ecole de Scientologie, en promettant que le lecteur-fumeur verra son addiction disparaître à la dernière page de son livre… (des patients vont jusqu’à avouer honteusement s’être interrompu volontairement, à l’avant-dernière page !)

Les conclusions de la Revue Cochrane :

  1. « Les dispositifs de délivrance de nicotine médicale, le bupropion (Zyban® N.D.L.R), la varénicline (Champix® N.D.L.R) et la cytisine (non disponible en France N.D.L.R) ont démontré être capables d’améliorer les chances de cesser de fumer. »
  2. « La combinaison délivrance nicotinique + varénicline serait aussi efficace que chacune des approches individuellement. »
  3. « En l’état actuel des connaissances, aucun des traitements semblent avoir une incidence d’événements défavorables qui pourraient remettre en question leur utilisation. Des recherches supplémentaires sont toutefois justifiées concernant la sécurité de la varénicline, et pour l’utilisation éventuelle de cytisine comme traitement efficace et accessible. Ce n’est pas le cas pour l’efficacité et la sécurité des dispositifs de délivrances nicotiniques. »
  4. « Toutes les formes disponibles dans le commerce de dispositifs de délivrance de nicotine (gomme, timbre transdermique, spray nasal, inhalateur et comprimés / pastilles) peuvent aider les gens qui tentent d’arrêter de fumer en augmentant leurs chances d’y parvenir. Les dispositifs de délivrance de nicotine augmentent le taux d’abstinence de 50 à 70%, toutes posologies confondues. L’efficacité des dispositifs de délivrance nicotinique semble être en grande partie indépendante de l’effet «prise en charge» opérée sur les individus. Un accompagnement de soutien intensif, bien que généralement bénéfique sur la probabilité de cesser de fumer, ne semble pas essentiel à la réussite des dispositifs de délivrance nicotiniques. »
  5. « Les interventions qui combinent pharmacothérapie et thérapie comportementale par entretien motivationnel augmentent les chances de succès dans le sevrage tabagique par rapport aux interventions minimales ou le simple suivi de soutien. Il est peu probable que de futurs essais soient susceptibles de modifier cette conclusion. »
  6. « Il n’y a pas, la preuve scientifiquement exploitable que l’acupuncture, l’acupression (auriculothérapie et autre réflexologie plantaire N.D.L.R) , la thérapie au laser ou l’électrostimulation soient efficaces pour arrêter de fumer. Le manque de preuves et les problèmes méthodologiques des études existantes signifient qu’aucune conclusion définitive ne peut être tirée. D’autres recherches, correctement menées, dans l’acupuncture, l’acupression et la stimulation au laser sont justifiées, car ce sont des interventions populaires et inoffensives lorsque correctement appliquées. Ces seules interventions n’en demeurent pas moins susceptibles d’être moins efficaces que les interventions fondées sur des preuves. »
  7. « Les antidépresseurs bupropion et la nortriptyline peuvent aider à l’arrêt du tabagisme, mais les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (par exemple, la fluoxétine) ne le peuvent pas. »
  8. « Nous avons pas mis en évidence que l’hypnothérapie ait un plus grand effet sur le taux d’abstinence à six mois que quelconques autres interventions, ni même que l’absence de traitement. Il n’y a pas suffisamment de preuves pour démontrer que l’hypnothérapie pourrait être aussi efficace que la simple délivrance d’informations de santé. Les effets de l’hypnothérapie sur l’arrêt du tabagisme, revendiqués par des études non contrôlées, n’ont pas été confirmés par l’analyse d’essais contrôlés randomisés. »

 

SOIT… MAIS CE FAMEUX TRAITEMENT « IDEAL » de la dépendance à la nicotine ? Il existe, oui ou non ?

Patience… Lisez la suite…

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